Au moment où les moyens de transport se développent ailleurs, ceux reliant la commmune de Souk El Tenine à Ziama-Mansouriah se dégradent de jour en jour, mettant en danger la vie de nombreux citoyens. Les véhicules en question, produits pour la plupart dans les années 1980, sont aujourd'hui dans un état de dégradation qui n'encourage personne à les prendre n'était l'absence d'alternative. Le confort est quasiment inexistant, vu leur état de vétusté. Les planchers et les toits de certains véhicules, présentent parfois des cavités visibles. Les vitres sont cassées, ce qui permet à la pluie d'y pénétrer. « Je suis monté une fois dans un bus dont la boîte à vitesses dégage un son effrayant lorsque le chauffeur accélère », témoigne un usager qui rappelle que des citoyens avaient interpellé les services de la direction des Transports plusieurs fois. Pis, « il arrive des fois que ces bus tombent en panne au milieu de routes étroites et dangereuses » rapporte le même usager. « Je fais très souvent le trajet Souk El Tenine-Ziama, et c'est toujours le même problème ; les bus, qui existent depuis mon jeune âge, sont toujours surchargés. J'arrive rarement à me trouver des places avec mes enfants » nous déclare une mère accompagnée de ses enfants, rencontrés au niveau de l'aire principal de stationnement de bus à Souk El Tenine. « Une fois sur la corniche, le trajet devient une véritable aventure. Ça me fait vraiment peur. Pourtant, un accident grave a eu lieu à El Maâden il y a dix ans de cela, et qui a ôté la vie à une quarantaine de jeunes gens » ajoute-t-elle. L'accident en question a eu lieu le 23 février 1998 lorsqu'un minibus surchargé par plus d'une quarantaine de personnes, stagiaires au CFPA de Ziama pour la plupart, a plongé du haut d'une falaise dans la mer agitée. Le chauffeur a perdu le contrôle de son véhicule qui a eu une défaillance technique sur une route étroite qui ne laisse aucune chance à une manœuvre pour la survie. Bilan : 40 personnes ont péri ce jour-là. Aujourd'hui, les citoyens des villages de Tiksert, Sahel et les Falaises, relevant de la commune de Melbou, souffrent énormément du problème de transport. Ils attendent durant des heures au bord de la RN 43 l'arrivée des bus desservant Ziama-Souk El Tenine qui passent, le plus souvent surchargés. « Ce n'est pas de notre faute s'il y a surcharge. Personnellement, je ne peux pas empêcher les voyageurs de monter lorsque je les trouve attendant au bord de la route. En tout cas, le bus ne peut prendre qu'une quinzaine de personnes debout » nous répond un transporteur. Il convient de noter que tout véhicule de marque ancienne sera interdit à la circulation à partir du 31 décembre prochain. C'est le délai qu'a fixé la direction des transports de Jijel (dont dépend Ziama) aux transporteurs pour se débarrasser de leurs vieux véhicules. « L'Etat doit nous aider pour pouvoir acquérir de nouveaux véhicules. Nous souhaitons que la direction des Transports prolonge ce délai jusqu'au mois de mars au moins, afin de pouvoir réunir la somme qu'il faut pour acquérir un bus neuf » nous dit un ancien transporteur.