L'interdiction d'exporter les métaux ferreux et non ferreux semble porter un coup dur à la mafia du cuivre qui s'organise en dehors des circuits traditionnels portuaires. En effet, des réseaux tentent de s'implanter aux proximités des bandes frontalières algéro-marocaine et algéro-tunisienne aux fins de convoyer ces déchets vers des dépôts où la marchandise est conditionnée avant qu'elle ne soit réexportée vers les pays de l'Union européenne et asiatiques où la demande est sans cesse croissante. Ainsi, après une saisie opérée à Ouled Hamla, dans la région de Oum El-Bouaghi, sur la RN10, la veille du Nouvel an, où les gendarmes ont interpellé une personne qui transportait à bord d'un camion de marque Sonacome, 13,5 tonnes de cuivre destinées à la contrebande, les mêmes services ont intercepté, mardi dernier, quatre autres individus à Teleghma (Mila). Selon notre source, ces trafiquants ont été inculpés du vol de plus de 10 tonnes de cuivre, commis au préjudice de deux sociétés nationales, à savoir Sonelgaz et Algérie Télécom. L'enquête déclenchée, l'un des mis en cause a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Chelghoum-Laïd, alors que les trois autres prévenus comparaîtront demain pour les mêmes chefs d'inculpation. En fait, l'accalmie n'aura pas trop duré puisque le trafic de cuivre est un créneau porteur et un marché juteux tant en Algérie qu'à l'étranger. Les palettes de cuivre et autres métaux dérivés se vendent en millions d'euros, ce qui motive ces contrebandiers à travailler au profit des cartels basés notamment en Europe et en Asie. Face à cette situation désastreuse où les sociétés sont victimes de ce crime économique, des mesures coercitives s'imposent tant au niveau de la législation qu'au niveau du contrôle au sein des entreprises où, souvent, des complicités non identifiées prêtent assistance à ces pilleurs.