La conservation du patrimoine est son cheval de bataille, et pour ce jeune architecte, toute pierre mérite sa place. Quel texte régit les monuments en Algérie ? Tous les biens immobiliers et mobiliers sont régis par l'ordonnance présidentielle datant de 1967. De 1967 à 1998, c'est la même ordonnance qui a régi le secteur relatif aux fouilles archéologiques et à la prise en charge des sites et monuments historiques et naturels. Cette ordonnance ne donnait pas tous les mécanismes nécessaires à l'intervention. Puis est intervenue la loi 98-04 de 1998 qui commence d'abord par définir les biens culturels matériels et immatériels et les biens mobiliers et immobiliers. C'était une grande avancée. Parmi les biens matériels immobiliers, cas des aqueducs, il y a trois catégories : les monuments historiques, les sites archéologiques et l'ensemble urbain et rural. Il existe trois mesures de protection pour ces catégories : l'inscription sur l'inventaire supplémentaire, le classement avec réunion d'une commission puis le secteur de sauvegarde, qui concerne davantage les ensembles urbains, comme La Casbah. Avez-vous des informations concernant l'aqueduc de Tixeraïne ? Il paraît, selon la population locale, qu'il devrait bientôt être réhabilité... Je ne le connais pas, mais on m'a dit qu'il était assez vieux et ne desservait en eau que la localité. Maintenant, s'il est question de le détruire, le ministère vérifiera sa consistance et enverra une délégation d'experts pour le voir. Si le rapport établit qu'il s'agit d'un bien à protéger, il le sera. C'est un peu ce qui s'est produit pour l'aqueduc du val d'Hydra qui bénéficie, depuis peu, d'un projet de travaux d'urgence puis de réhabilitation pour ensuite être mis en valeur et mis à la disposition du public. Il y a une servitude de passage et d'accès pour le public. De quand datent nos aqueducs ? Environ du XVIe et XVIIe siècles pour les quatre d'Alger. Quelle est la politique actuelle en matière de réhabilitation des aqueducs ? Les considère-t-on comme des monuments ? Si l'aqueduc est enterré, il est considéré comme un bien archéologique, sinon on parle d'un monument et d'un ouvrage hydraulique. S'il est à moitié enterré, on le dégage et il devient un ouvrage hydraulique et historique.