Pour faire face aux retombées de la crise financière mondiale, Arcelor Mittal taille dans le vif. En effet, à peine quelques jours après les discours rassurants de son quartier général quant à la préservation de tous les postes d'emploi, le premier sidérurgiste mondial a annoncé, dans un communiqué rendu public jeudi, que 9000 postes, dont 6000 en Europe et 3000 à travers ses autres usines, seront soumis aux plans du départ volontaire. Annaba : De notre bureau « Ces plans s'adresseront aux salariés non liés à la production, en particulier ceux dédiés à des fonctions SG & A dans tous les pays. Ils pourront concerner jusqu'à 9000 salariés, soit quelque 3% des effectifs mondiaux. Ils seront mis en œuvre en étroite collaboration avec nos partenaires et en accord avec les législations sociales applicables dans les pays concernés », explique le communiqué qui n'a pas donné des détails sur cette opération. Certes, à des proportions moins importantes, l'usine Arcelor Mittal El Hadjar ne sera, cependant, pas épargnée. Selon des sources au fait de cette situation, ces suppressions concerneront plusieurs centaines de salariés d'Arcelor Mittal en Algérie liés en premier lieu aux secteurs non productifs. C'est-à-dire ses 12 points de vente, son administration et ses services généraux. « Lakshmi Mittal n'a pas tenu sa promesse de ne pas toucher aux effectifs d'Arcelor Mittal », lancent plusieurs sidérurgistes de l'usine d'El Hadjar en réaction à l'annonce de ce plan. D'autres sources affirment qu'une délégation de la centrale syndicale arrivera dans quelques jours pour évaluer l'impact de la crise sur l'usine d'El Hadjar et négociera le départ volontaire décidé par le groupe. Cette mesure « draconienne » a été décidée après que le groupe de l'indien Lakshmi Mittal ait subi une importante baisse de la demande et un krash boursier des cours des matières premières de plus de 60% depuis le début de l'année, imposé par la récession annoncée par les grandes économies. Hier, son indice a chuté de 7,8% à l'annonce de son plan de départ volontaire massif. Sa production d'acier qui a déjà fléchi de 15% au troisième trimestre reculera jusqu'à 50% au dernier trimestre 2008. Bernard Fontana, vice-président exécutif et membre du comité de direction d'Arcelor Mittal en charge des ressources humaines, a déclaré : « Cela a été une décision très difficile à prendre. Malheureusement, la réalité économique mondiale fait qu'il est nécessaire d'adopter de telles mesures. » Du côté du complexe Arcelor Mittal El Hadjar, c'est motus et bouche cousue. Personne parmi les officiels ne veut faire de déclaration. Même le syndicat est resté toute la journée injoignable. Rappelons que Arcelor Mittal est le numéro un mondial de la sidérurgie, avec plus de 326 000 employés dans plus de 60 pays, dont 7000 en Algérie.