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Arcelor Mittal : rumeurs persistantes d'une compression des effectifs
Ayant subi les effets de la crise de plein fouet sur le marché mondial
Publié dans La Tribune le 20 - 11 - 2008


Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
Quoi qu'on dise, la crise financière mondiale a bien forcé les portes du complexe sidérurgique Arcelor Mittal d'El Hadjar pour s'installer durablement pesant comme une épée de Damoclès au-dessus des têtes des quelque 7 000 ouvriers et cadres y travaillant.
La crainte du recours par la direction à la compression des effectifs est vécue comme un drame par les personnels que rien ne rassure désormais au vu des mesures radicales prises sur d'autres sites.
L'exemple de l'usine de Hunedoara (sud-ouest de la Roumanie), arrêtée le 11 novembre pour 2 mois, pendant lesquels les ouvriers ont été contraints de prendre à tour de rôle des congés pour ensuite aller vers le chômage technique, est là pour rappeler que les mesures prises pour juguler la crise restent dérisoires et sans effet. La direction du complexe, en accord avec le syndicat d'entreprise, avait décidé, il y a une dizaine de jours, de réduire de 20% le nombre d'entreprises activant dans le cadre de la sous-traitance pour, dit-on, maîtriser les coûts de production et arriver ainsi à un prix de revient qui permettrait une marge bénéficiaire. Le travail confié à ces entreprises a été affecté au personnel de l'usine qui s'est redéployé pour réaliser cette opération sous la direction de cadres qualifiés. Une compression déguisée des effectifs travaillant au complexe parce que, après tout, ces entreprises comptent des centaines de travailleurs désormais au chômage. L'autre mesure avait concerné le haut fourneau n°2 qui avait été mis à l'arrêt pour la maintenance et la rénovation de certaines installations vétustes dont le rendement ne répond plus aux normes admises. Les différents incidents survenus en cours de production (explosions, incendies et autres accidents), le dernier en date (il y a 6 jours) ayant causé des blessures très graves à un ouvrier, sont pour beaucoup dans la baisse de production de l'usine qui n'a jamais atteint les capacités installées de l'ordre de 2 millions de tonnes. C'est à peine si on arrive à produire le 1,2 million de tonnes prévues par le business plan en ayant recours à l'importation des billettes des autres sites d'Arcelor Mittal implantés à l'étranger. Les investissements annoncés ont été mis en veilleuse et la stratégie de croissance a été suspendue en attendant une reprise qui se ferait à moyen terme, selon le P-DG d'Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal. Ainsi, l'investissement de 2,5 milliards de dollars qui devait servir à la réalisation d'un nouveau site de production et d'une centrale électrique à Jijel est reporté sine die, portant un coup sérieux aux ambitions du groupe quant au renforcement et au développement de sa présence en Algérie. Le complexe de Annaba vit une situation où la rumeur fait des ravages dans les milieux ouvriers. On parle de suppressions imminentes de postes d'emploi, de fermetures de sites de production, de départs anticipés à la retraite, de chômage technique ou, comme cela a été le cas en Europe, d'arrêts pendant un certain temps en attendant que le marché de l'acier au niveau mondial connaisse une embellie. Le secrétaire général du syndicat tente de rassurer les ouvriers en apportant un démenti cinglant à toutes ces rumeurs : «Durant la première semaine de janvier 2009 se tiendra la convention annuelle entre le partenaire social et la direction. Nous ferons de notre mieux pour améliorer les conditions sociales et professionnelles des travailleurs, même si elles ne sont pas les mêmes au vu de la crise mondiale qui a touché tous les sites du groupe», a ajouté M. Smaïl Kouadria, SG du syndicat Arcelor Mittal de Annaba. Etant la propriété du groupe Arcelor Mittal à hauteur de 70%, le complexe
sidérurgique de Annaba ne peut échapper aux effets de la crise financière mondiale. L'action du groupe qui, il n'y a pas longtemps, était recherchée, est aujourd'hui brûlée : à la Bourse de Paris, elle est cédée à 16,75 euros, soit une baisse de près de 30% de sa valeur depuis juillet dernier. Cette descente aux enfers du groupe est due à l'absence de commandes dans le secteur de la construction automobile et du bâtiment, premiers clients des sidérurgistes. Le secteur automobile en Europe, en Amérique ou en Asie est au bord du gouffre, c'est la panne sèche. Les banques, elles–mêmes prises dans la tourmente, ont durci les conditions d'accès au crédit, ce qui a engendré une baisse des commandes. Les Big Three américains, comme on les surnomme, General Motors, Ford et Chrysler, sont au bord du gouffre et ont perdu respectivement 85, 64,68 et 60% de leur valeur. L'intervention de l'Etat américain a été sollicitée à hauteur de 25 milliards de dollars des 700 milliards qui seront injectés dans le cadre de la relance économique. C'est dire l'ampleur du désastre économique qui touche tous les secteurs de l'activité.
Dans tout cela, le complexe de Annaba, unique au Maghreb en matière de production sidérurgique, est, lui aussi, pris dans ce maelstrom économique qui a tout emporté sur son passage. La politique des petits pas adoptée par la direction du complexe sera certainement suivie par des mesures plus radicales si la situation au niveau mondial ne s'améliore pas. Pour l'instant, cette direction se garde de tout commentaire et préfère se confiner dans un mutisme qui en dit long sur la situation réelle au sein de l'usine. Espérons qu'il n'y aura pas trop de «dégâts» dans les mois à venir.


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