Construite dans une sorte de cul-de-sac, Ammal n'a de ville que le nom. Elle n'est en fait qu'une excroissance de la commune de Beni Amrane. Située sur la RN5, cette bourgade, aussi pauvre et traîne-misère que les nombreux villages perchés sur les collines et les monts qui l'entourent, vit au rythme des alertes sur la présence d'un important groupe terroriste. Il a été aperçu, la semaine dernière, pas loin des villages de Beni Khelifa et de Tiza. Des témoignages recueillis sur place parlent d'une centaine de terroristes, d'autres de 70 à 80, armés jusqu'aux dents. Ces monts surplombant les villes de Beni Amrane et Ammal sont le fief de katibat El Arkam de l'ex-GSPC, rebaptisé branche Al Qaïda aux pays du Maghreb, qui écume également les reliefs densement boisés de Merchiche – lieu où les terroristes s'entraînent –, de Bouzegza et de Djerrah, selon une source locale. Elle est composée, indique la même source, essentiellement d'éléments étrangers à la région, surtout depuis l'élimination totale de seriat Djerrah composée de 8 terroristes : deux se sont rendus et les autres ont été abattus par les services de sécurité. Après la mort de deux dangereux terroristes, en l'occurrence Timizar et Boudhib Djamel, en 2006, c'est seriat Thenia dirigée par l'émir El Gourri qui étale son activité jusqu'aux confins de Palestro. Selon les mêmes sources, il y a eu beaucoup de tentatives de refonder le groupe de Djerrah, en vain. La pression exercée par les forces de l'ANP a fait échouer toutes ces tentatives. Celles-ci, avec l'appui précieux des éléments de la garde communale, veillent au grain notamment après les attaques terroristes qui ont ciblé les employés de Razel. D'ailleurs, les chantiers de cette dernière et d'une autre entreprise étrangère turque qui exploite une carrière dans la commune de Ammal donnent l'air, aujourd'hui, d'être des citadelles infranchissables en raison du nombre de campements militaires qui les sécurisent. Seulement, les groupes terroristes ne sont jamais loin. La semaine dernière, indiquent des sources locales, on les signalait encore pas loin des chantiers cités, du côté de Lakhdaria (Palestro) qui constitue une sorte de carrefour pour tous les groupes terroristes activant dans la région de Thenia, Zemouri, Souk El Had, Beni Amrane, Ammal et appartenant à katibat Al Arkam et ceux qui écument les forêts de Begas, du côté de Tizi Ghennif jusqu'à Draa El Mizan et Aomar dans la région de Bouira et faisant partie de katibat El Farouk.