Les oliviers plus que centenaires et l'élevage des bovins demeurent la seule richesse de cette bourgade de 500 habitants dont une bonne partie a préféré s'exiler pour fuir ce lieu rongé par la pauvreté. Perché sur une colline à plus de 500 mètres d'altitude, le village d'Ouled Sidi Saïd, situé à plus de 15 km de Beni Amrane, dont il relève, donne l'impression d'être complètement abandonné. Route impraticable, pas d'école, ni de salle de soins, pas d'éclairage public, réseau d'AEP presque inexistant, pas de réseau d'assainissement ni aire de jeux… Ici, tout semble figé à l'époque coloniale. Les oliviers plus que centenaires et l'élevage des bovins demeurent la seule richesse de cette bourgade de 500 habitants dont une bonne partie a préféré s'exiler ailleurs pour fuir ce lieu rongé par la pauvreté. Faute de moyens de transport à cause de la route impraticable, les élèves doivent se réveiller à 6 heures pour rejoindre, à pied et au milieu d'une vaste forêt, leur école située à Bouaydel, 4 km plus loin de leur village, alors que leurs parents, qui arrivent à peine à subvenir aux besoins de leurs ménages, sont obligés de se ravitailler une fois par semaine. “Le village est vidé de ses habitants chaque samedi, jour du marché à Beni Amrane”, affirme ce vieillard qui nous confie que la population de Ouled Sidi Saïd est livrée à elle-même. C'est le même sentiment dégagé par ces jeunes chômeurs qui n'arrivent pas à trouver un lieu pour se regrouper. “Faute de café ou de salle de jeux, nous sommes contraints de jouer aux dominos sous un olivier”, affirme Amar qui s'est déjà fixé comme objectif d'abandonner son village pour aller à Beni Amrane, Ammal ou Chabet El Ameur, où il compte s'y installer définitivement. Ali, lui, garde l'espoir car il attend la décision de la direction des forêts qui doit lui octroyer une aide dans le cadre du Fndra pour exploiter quelques oliviers appartenant à l'Etat. “Les services concernés des forêts doivent accorder la priorité aux villageois d'Ouled Sidi Saïd pour la mise en valeur et l'exploitation de ces oliviers ; c'est notre seul salut car c'est une rente importante aussi bien pour nous que pour la collectivité”, ajoutera Ali. Hormis l'élevage des bovins, qui constitue le seul gagne-pain pour de nombreuses familles, aucun autre projet digne de ce nom ne peut être signalé. “Ouled Sidi Saïd n'a pas encore goûté à l'indépendance”, affirme cet enseignant qui se plaint de l'état lamentable de cette localité qui continue à souffrir de l'absence du progrès. Le maire de Beni Amrane regrette, lui aussi, de ne pouvoir remédier à cette situation faute de budget conséquent. “Ouled Sidi Saïd fait partie des 26 villages qui forment la commune de Beni Amrane, et sur les 28 opérations demandées au titre du PCD et qui sont chiffrées à 15 milliards de centimes, seuls 900 millions de centimes nous ont été accordés. Comment voulez-vous gérer les problèmes de cette population ?” affirme le maire qui ajoutera que l'APW de Boumerdès vient d'inscrire une opération de 340 millions de centimes pour l'aménagement de la route de Ouled Sidi Saïd, alors que la réalisation de ce projet est évaluée à 16 millions de DA. M. T.