Décidemment rien n'arrête la flambée généralisée des prix des produits alimentaires et autres viandes dans les marchés de la wilaya. Ainsi, après le poulet, les œufs et les viandes rouges, la mercuriale continue de s'affoler, effrayant dans son sillage le consommateur qui n'arrive plus à supporter l'érosion continue de son pouvoir d'achat, déjà éprouvé par les dépenses du Ramadhan et de l'Aïd El Fitr. Aux dernières nouvelles, l'escalope de dinde a gravi allègrement les marches pour s'établir à 800 DA le kilo. Un prix qui rebute les clients. A côté de ces produits protéiniques, très prisés par la population, surtout que les viandes rouges sont devenues inabordables, ceux agricoles ne « chôment » pas puisqu'ils suivent la même courbe. Dans une région connue pour ses cultures maraîchères et ses agrumes, la situation est devenue insoutenable au vu des prix affichés des produits convoités par la ménagère. Et dire que la wilaya de Jijel, qui dispose d'une surface agricole de 43 924 ha, dont 600 destinés à la plasticulture, commercialise sa production dans plusieurs wilayas de l'Est ! En dépit des diverses subventions et autres investissements consentis sur le budget de l'Etat au profit du secteur agricole, à l'exemple de la réalisation en cours d'achèvement du projet d'irrigation des plaines côtières entre Jijel et Taher sur 4 885 ha, le citoyen se trouve toujours à la merci des spéculateurs. L'inexistence d'un marché de gros dans la wilaya, capable d'assurer une régulation des prix, est parmi l'une des grandes déficiences qu'enregistre la région. En effet, cette situation fait que les produits de la région sont vendus plus chers à Jijel que dans les wilayas limitrophes. Une aberration que ne s'explique pas pour le consommateur. Que ce soit la tomate, le poivron ou encore la succulente pomme d'El Milia, les prix affichés à Jijel dépassent de loin ceux pratiqués ailleurs.