Les prix des viandes rouges et blanches ont pris de l'altitude à travers l'ensemble des marchés de la wilaya. Les œufs aussi n'échappent pas à cette spirale inflationniste, car ils se vendent entre 9 et 11 DA l'unité. En effet, les prix du poulet évidé ont flambé depuis plusieurs semaines atteignant les 320 DA le kilo, voire plus. Les marchands de volaille trouvent toujours les prétextes nécessaires pour se dédouaner de cette tendance haussière en mettant en avant le sempiternel argument de « la cherté des frais de l'élevage du poulet, notamment la nourriture dont le quintal dépasserait les 3 500 DA, à laquelle s'ajoutent l'acquisition des produits phytosanitaires ». Déroutés, les ménages n'arrivent pas à comprendre que l'augmentation soit si importante et à la limite de la surenchère. « A 200 DA le kilo, le poulet est déjà cher et loin d'être à la portée de toutes les bourses. Maintenant qu'on l'écoule au prix de la dinde, c'est une véritable faillite qui menace les ménages à faible ou moyen revenu, lesquels doivent encore se passer de ce produit riche en protéines », a clamé un père de famille rencontré au rayon de la volaille. A vrai dire, les prix des viandes rouges et blanches, hormis l'accalmie de l'été qui a vu, notamment, les viandes ovines proposées à des tarifs largement abordables qui ont fait la joie du consommateur, ont franchi, ces jours-ci, des seuils qui dépassent tout entendement. Et pour cause, dans la plupart des marchés publics, le veau se vend entre 650 et 700 DA le kilo, alors que l'agneau est pratiquement hors de portée avec 750 DA. Et ce n'est pas tout, a assuré un boucher interrogé, puisque, affirme-t-il, « la mercuriale des viandes, qu'elles soient ovines, bovines ou de volaille, n'est pas prête de connaître un quelconque répit durant toute la période qui précède les fêtes de Aïd El Adha ». Déambulant d'un étal à l'autre, les pères et mères de familles ont fini par perdre le nord face à la montée vertigineuse de ces produits que beaucoup de ménages doivent, la mort dans l'âme, bannir de leurs moeurs alimentaires. Entre autres dommages collatéraux, le renchérissement des prix des œufs qui ont pris, à leur tour, l'ascenseur. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à approcher le magasin d'alimentation générale du quartier pour s'apercevoir que le coût d'une plaquette de 30 œufs est allégrement passé de 220-320 DA à 300 DA et même au-delà. « La majorité de nos clients, a confié un gérant d'une grande épicerie, achète à présent en vrac ces denrées afin de réduire un tant soit peu les frais supplémentaires qu'ils induisent, en attendant l'incontournable saignée que constitue le sacrifice du mouton qui approche à grandes enjambées ».