Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne et ancien Premier ministre français, a conseillé hier aux Algériens de s'intéresser au poste de secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée : « Je vous demande à vous, Algériens, de ne pas sous-estimer le poste de secrétariat général de l'UPM. Il est important que ce poste soit détenu par un pays maghrébin. » C'est en ces termes précis que l'ex-bras droit de Jacques Chirac a invité l'Algérie à s'intéresser au poste de secrétariat général de l'Union pour la Méditerranée, fondée le 13 juillet dernier à l'initiative du président français Nicolas Sarkozy. A rappeler que depuis le sommet du 13 juillet dernier à Paris, aucune décision n'a été prise au sujet de la coprésidence tournante de l'UPM. Même la décision concernant le lieu qui doit abriter le siège de l'Union n'a pas été tranchée. La question du secrétariat général est elle aussi restée en suspens. En tout cas, l'hypothèse de voir le président égyptien Hosni Moubarak et le chef d'Etat français assurer la première coprésidence de l'UPM n'a pas été confirmée. C'est pourquoi Jean-Pierre Raffarin s'est permis hier, lors d'une conférence animée à l'Ecole supérieure algérienne des affaires (Alger), de revenir sur la question et de demander aux Algériens de s'intéresser au poste du secrétariat général de l'organisation. L'ancien Premier ministre français a estimé que l'initiative du président français tend à « relancer le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée ». M. Raffarin se définit comme « un militant convaincu de l'Union pour la Méditerranée ». Selon le conférencier, l'UPM « marque une volonté nouvelle d'avancer sur le terrain économique entre les deux rives de la Méditerranée, mais aussi sur le plan politique et ce, par le respect des nations ». Abordant la crise financière internationale, M. Raffarin s'est déclaré partisan du premier carré de « la régulation de certains mécanismes et pratiques financières ». La relance du système financier doit marquer le retour à la responsabilité des Etats, a-t-il expliqué, précisant que cette relance « ne doit pas se faire sur la base de marginalisation et/ou d'égoïsme. C'est-à-dire qu'aucune région ne doit être exclue du processus de relance ». Jean-Pierre Raffarin refuse toute comparaison avec la dépression économique et financière de 1929. « La crise actuelle est caractérisée par trois dimensions. Elle est singulière, profonde et mondiale », soutient-il. L'orateur rejoint les observateurs et experts internationaux qui tablent sur l'année 2010 pour voir les premiers signaux de sortie de crise. Dans la foulée, M. Raffarin a effleuré le cas Algérie en estimant que la situation « est spécifique », soutenue surtout par les prix des hydrocarbures et les réserves de changes.