La crise financière profonde que connaît le monde actuellement nécessite un règlement internationale. Ce n'est pas parce que les riches se réunissent à Washington que tout va bien, il faut aussi prendre en considération les pays du Sud. C'est la vision de Jean Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, présent, hier, aux journées technologiques qui se déroulent à Alger. Ce dernier a présenté un bilan négatif de l'impact de la crise sur son pays. Une hausse du chômage, la France compte à nouveau plus de deux millions de chômeurs, les faillites successives des entreprises…etc. Pour Raffarin, la crise est singulière, profonde et mondiale. Il est également utopique, selon lui, d'imposer le même système pour tout le monde. Chaque pays a ses spécifiés. Le sénateur de la Vienne opte plutôt pour la relance qui doit se faire avec le premier partenaire au Maghreb, en l'occurrence l'Algérie. Parce que ces projets s'inscrivent, selon Raffarin, dans les projets de l'Union pour la Méditerranée. "Une union où il y a la volonté d'avancer sur le plan économique avec la première valeur, celle du respect des nations et de la liberté" dira-t-il. Lancé le 13 juillet dernier, lors d'un sommet à Paris, le projet suscite aujourd'hui de très fortes réactions de part et d'autres de la Méditerranée. Pour certains, il est une utopie que le trop grand nombre de pays impliqués (39 au total), de conflits armés ou frontaliers et la nature même de certains des régimes des pays concernés, empêchent de pouvoir aboutir. Pour d'autres, l'UPM est au contraire une opportunité historique, le défi du partage de la modernité et du développement entre le Nord et le Sud permettant d'apporter prospérité, sécurité et stabilité à chacun d'entre eux. C'est le cas de la majorité des entrepreneurs, hommes d'affaires et chefs d'entreprise, notamment français, qui mettent tous leurs espoirs dans ce projet. Ces derniers, considèrent que l'Union pour la Méditerranée représenterait plutôt une bonne chose pour le co-développement et la coopération entre les pays concernés, le maintien de la paix dans les pays méditerranéens, ou encore le progrès technologique et la recherche scientifique dans leur pays. La plupart considèrent aussi que la création de cet espace méditerranéen aura des répercutions positives sur la création d'emplois dans leur pays, la croissance des entreprises de leur secteur ou encore celle de leur entreprise. Dans ce contexte, les entrepreneurs attendent d'abord que l'UPM soutienne la création d'entreprises, associe les PME aux nouvelles réglementations et procède à une harmonisation fiscale. Ces derniers envisagent des implantations nouvelles, et affirment qu'elles se feront au sein de l'Union pour la Méditerranée.