Invité, jeudi dernier, de l'émission hebdomadaire « Qanaât » (convictions), diffusée sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio algérienne, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a affiché clairement ses appréhensions quant aux prochaines élections locales et législatives prévues en 2007. « Nous redoutons que le scénario vécu lors des élections de 1997 et 2002 se répète cette fois-ci », a-t-il répondu à une question selon laquelle c'est toujours le parti à qui appartient le chef du gouvernement qui rafle la majorité des sièges que ce soit au niveau de l'Assemblée nationale ou au niveau des Assemblées locales. Belkhadem sait bien que si cette « règle » venait à être confirmée, son parti serait le premier perdant comme c'était le cas du RND en 2002. Il dira ainsi qu'il travaille pour « éviter cela ». Le FLN, qui a dépassé sa crise depuis plus de quatre mois en ressoudant ses rangs lors du congrès rassembleur tenu fin janvier et début février de l'année en cours, œuvre, selon son secrétaire général, à se maintenir comme première force politique. Pour lui, ses partenaires au sein de l'Alliance présidentielle, surtout le sérieux rival du FLN, à savoir le RND, ont de grandes ambitions à la faveur des prochaines échéances. Ce qu'il trouve comme logique dans la vie et le travail d'un parti politique. Mais ce qui l'inquiète le plus, expliquera-t-il, ce sont les pressions que subissent les élus FLN, notamment le retrait de confiance et les poursuites judiciaires qui risquent de « ternir l'image du parti ». Il a demandé, au passage, la neutralité de l'Administration et a appelé ses partenaires au sein de l'Alliance à respecter les règles du jeu démocratique. Pour lui, avoir de telles ambitions électoralistes ne remet pas en cause les acquis de l'Alliance. « Nous contribuerons à consolider l'Alliance présidentielle, dont le premier objectif de sa naissance n'est pas seulement de faire élire Bouteflika pour un second mandat, mais aussi d'œuvrer ensemble à concrétiser son programme électoral », a-t-il souligné. Belkhadem a, en revanche, déclaré que les cadres et militants du parti « ne sont pas contents du dernier remaniement partiel du gouvernement ». Remaniement dans lequel le FLN a perdu deux postes ministériels au profit du MSP et du RND. Le chef en second du vieux parti dira au passage : « Nous allons œuvrer à renforcer notre position au pouvoir et à se renforcer en tant que première force politique. » Il ne doute pas que la précampagne a déjà commencé. Ce qui donne, à ses yeux, un avant-goût d'une campagne électorale très serrée. Sur ce qui est appelé « campagne mains propres », Belkhadem réitérera la position du parti, en considérant que la lutte contre la corruption et les maux sociaux doit être une « lutte quotidienne et sans relâche ». Belkhadem, qui est entré en pleine précampagne, s'est également déplacé dans la même journée dans la wilaya de Tipaza où il a réuni les élus de la région pour les sensibiliser contre des actions menées par les adversaires du parti. « Attendez-vous à des attaques à l'avenir et soyez certains que le FLN sera toujours à côté de ses cadres », a-t-il rassuré. Il les a exhortés, à l'occasion et à la faveur du lancement de l'opération du renouvellement des instances de base, à assainir les rangs du parti par la voie des urnes afin de s'assurer d'une authentique représentation des instances du parti. « Je vous demande de faire participer les citoyens à vos décisions », a-t-il lancé à l'adresse des élus.