La 5e édition du Forum social africain s'est tenue du 25 au 28 novembre 2008 à Niamey, capitale du Niger, avec la participation de 3000 militants associatifs venus de toute l'Afrique, dont des représentants algériens du Rassemblement action jeunesse (RAJ) et de l'association Bnet Fatma N'soumer. Ces deux ONG font partie du Forum social maghrébin. « Il est important de dépasser la coupure entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, une coupure imposée par le colonialisme et entretenue par les régimes actuels », dit Hakim Addad du RAJ à son retour de Niamey, ajoutant : « C'est pour unifier notre combat. » D'ailleurs, lors de cette édition du Forum, un secrétariat a été mis en place qui devra lancer un réseau panafricain des organisations de jeunes. Ce réseau devra permettre aux associations à travers le continent d'échanger les informations, afin de pouvoir réagir en cas d'urgence. « Organiser des chaînes humaines grâce à internet ou des manifestations devant des ambassades de pays où un coup d'Etat a eu lieu par exemple », explique H. Addad. A rappeler qu'un réseau sur internet existe déjà, e-joussour.net, un portail web de la société civile entre le Maghreb et le Machreq. Créer des liens et dépasser les frontières reste un thème majeur des rencontres alternatives. « Les Algériens et les Marocains ont beaucoup insisté sur les thématiques de la démocratisation des régimes et la libre circulation à l'intérieur même de l'Afrique », indique le représentant du RAJ. D'ailleurs, lors du forum de Niamey, des jeunes militants des pays limitrophes du Niger ont choisi de faire le voyage par route pour voir comment se passe le passage d'un pays africain à un autre. « A chaque frontière, me racontaient ces jeunes, les policiers leur disaient : Ah, vous voulez aller à Tamanrasset ! C'était toujours difficile pour ces jeunes de passer une frontière. Ce qui confirme l'idée que la frontière Afrique-Europe se renforce de plus en plus », poursuit H. Addad, qui regrette que lui, Algérien, ait besoin d'un visa pour aller au Niger, contrairement à nos voisins marocains. « Nos dirigeants veulent relancer le Festival panafricain en juillet 2009. Peut-être que ça sera une bonne idée que nous, militants associatifs, invitions nos jeunes confrères africains progressistes », déclare le secrétaire général du RAJ.