Sale temps pour les constructeurs automobiles. Le marché a encore brutalement chuté en novembre, avec un affaissement dépassant les 30%, généré par l'impact de la crise économique mondiale. L'on s'attend à une baisse globale de 27,6% du marché sur une année. Durant le mois écoulé, les constructeurs américains n'ont pu vendre qu'environ 430 000 véhicules, enregistrant ainsi la pire performance en 50 ans. Les chiffres font trembler les grosses cylindrées américaines, à l'image de General Motors qui a vu ses ventes chuter de 41% par rapport à leur niveau de novembre 2007. Les ventes de Ford, elles, ont chuté de 30%, tandis que le marché de Chrysler a reculé de 47%. Les japonais Toyota et Honda ont publié des reculs respectivement de près de 34% et 32%. Effets indésirables : le constructeur automobile américain General Motors prévoit, à lui seul, la suppression jusqu'à 31 500 emplois supplémentaires en Amérique du Nord en 2012, se référant à un plan de restructuration présenté mardi dernier au Congrès américain. Le secteur privé en général a supprimé environ 250 000 emplois en novembre, selon des estimations rendues publiques cette semaine. En Europe, le marché automobile allemand semble être le plus touché par la crise économique. Ce secteur, le premier employeur du pays, devrait encore se dégrader en 2009. Durant le mois de novembre, le nombre des immatriculations de véhicules neufs a plongé de 18% sur un an, à 233 800 unités, entraîné par la chute des exportations (-18%). Une chute de 6% en 2009 Une mauvaise nouvelle pour le pays de Angela Merkel, le premier exportateur mondial avec des recettes d'environ 900 milliards d'euros. Pour 2009, les experts misent sur une chute de plus de 6%, soit des pertes allant jusqu'à 2,9 millions de véhicules. En Hexagone, les immatriculations ont chuté de 14% durant le même mois de référence, tandis qu'en Espagne, le plongeon est de -50% et -30% en Italie. Sur le plan de l'emploi, l'allemand Volkswagen, à titre d'exemple, entend allonger la pause de Noël pour 16 000 salariés. Sur un autre front, les institutions de la finance n'arrivent toujours pas à relever la tête en dépit de plusieurs mesures annoncées et d'autres mises en marche. Hier, le gouvernement chinois, très sollicité par la planète financière, a annoncé son intention d'utiliser tous les instruments monétaires pour stimuler l'économie. La Chine a décidé, entre autres mesures, d'augmenter de 100 milliards de yuans (11,5 mds euros) les prêts de ses trois banques spécialisées chinoises qui dépendent directement du Conseil d'Etat (gouvernement). Aux USA, le groupe bancaire américain Goldman Sachs va lancer un service de banque sur internet afin d'attirer davantage de dépôts, alors que Morgan Stanley a affirmé vouloir lancer une branche de banque de détail et envisager des acquisitions dans ce domaine. Ces deux dernières grandes banques d'affaires américaines avaient renoncé en septembre dernier à leur statut pour devenir de simples holdings bancaires, afin d'accéder aux facilités de soutien financier de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le Wall Street Journal (WSJ) a fait croire hier que le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, hésite à demander au Congrès la possibilité d'utiliser davantage de l'enveloppe de 700 milliards de dollars mise à sa disposition pour sauver les banques.