Le Parlement européen a reporté, mercredi, un vote prévu sur le renforcement des relations entre l'UE et Israël, afin de sanctionner la politique israélienne envers les Palestiniens, surtout le blocus de la bande de Ghaza, selon plusieurs groupes politiques. Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, qui avait exhorté, mardi, les Européens à lier tout renforcement de leur relations avec Israël à des progrès dans le processus de paix, s'est félicité de ce report. Par cette décision, le Parlement européen « envoie un signal clair : oui à une amélioration des relations entre l'UE et Israël, mais en fonction de l'attitude de ce pays vis-à-vis du processus de paix », a déclaré le groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE, communistes) dans un communiqué. La commission des Affaires étrangères avait pourtant recommandé au Parlement de soutenir la proposition des 27 d'autoriser Israël à participer à la plupart des programmes communautaires (protection des consommateurs, innovation et compétitivité, culture, recherche...). « C'était un signe positif vers Israël, mais l'opportunité politique actuelle, vue l'aggravation de la situation à Ghaza, nous a obligés à reporter le vote », a expliqué Mme De Keyser. Dans un communiqué publié à Ramallah, Salam Fayyad a salué le report estimant que le Parlement européen « montre ainsi son attachement au droit international et à un règlement basé sur deux Etats », Israël et la Palestine. Selon lui, un tel règlement est « mis en réel péril par l'intensification de la colonisation israélienne en violation de la loi internationale et des termes de référence du processus de paix ». M. Fayyad a aussi rappelé « les violations israéliennes des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, notamment le blocus imposé à la bande de Ghaza ». Lundi, M. Fayyad avait exprimé sa « profonde inquiétude » quant à un possible renforcement des relations entre Israël et l'UE, lors d'une rencontre avec des diplomates européens. « Je leur ai dit que, étant donné qu'Israël a violé tous ses engagements, notamment en matière de droits de l'homme, les pays de l'UE devraient attendre avant de relever le niveau de représentation d'Israël à l'UE », a-t-il dit mardi à la presse. Il a relevé que la situation sur le terrain dans les territoires palestiniens ne s'était pas améliorée depuis le 16 juin, date à laquelle l'UE avait lancé des négociations avec Israël pour renforcer leurs relations. Israël était d'ailleurs soumis, jeudi à Genève, à un feu roulant de critiques pour sa première apparition devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU dans le cadre de l'examen périodique universel (EPU). Le représentant syrien a dénoncé ironiquement l' « oasis de démocratie » décrit par le rapport présenté par Israël, son homologue palestinien se déclarant « étonné » par une présentation qui n'évoque pas la responsabilité d'Israël en tant que force d'occupation dans les territoires palestiniens. La Suisse a pour sa part demandé l'application du droit international humanitaire « dans les territoires (palestiniens) sous contrôle israélien ». Les recommandations du Conseil des droits de l'homme concernant Israël seront soumises à approbation mardi prochain.