L'artiste expose ses 41 créations jusqu'au 15 décembre. Découverte il y a à peine trois ans et demi, Zineb Boukhalfa Messari est incontestablement une artiste au talent avéré. Autodidacte par excellence, pour ceux qui ont suivi son parcours artistique, l'on constate qu'elle a fait des progrès considérables. Il suffit de faire un petit tour d'horizon pour s'apercevoir, en effet, qu'elle s'est perfectionnée, grâce à sa persévérance, au niveau de la technique et du style. A travers des tracés précis, l'artiste invite les esthètes et les profanes à découvrir son monde. Un monde qui se décline en paysages, en portraits de femmes en site architecturaux, en des moments d'allégresse et des séquences de la vie quotidienne. Soit par la spatule, soit par le couteau, Zineb a immortalisé quelques pans de son subconscient, le tout agrémenté par une symphonie musicale. Vouant une passion incommensurable pour les peintres orientalistes, l'artiste s'est plu à reproduire l'œuvre majeure du peintre français Eugène Delacroix, à savoir Femmes d'Alger dans leur appartement. Une reproduction qui a nécessité deux mois de travail. « J'ai en fait réaliser quatre tableaux dans un. Ce tableau renferme trop de détails et l'erreur n'est pas tolérée », dit-elle. L'exposition tout en couleurs de Zineb Messani, renferme, certes, une partie infime de reproduction mais la majorité des autres œuvres sont des créations personnelles. Surtout quand il s'agit de portraits de femmes traditionnelles. Là, Zineb puise dans ses souvenirs et les traditions ancestrales pour donner la pleine mesure à ces Algériennes, issues des quatre coins de l'Algérie. Certains visages sont dépourvus involontairement d'yeux. « Ils sont dans le sombre, c'est pour cela qu'on ne peut pas leur donner un visage. Ils n'ont pas d'yeux mais semblent goûter à la vie », explique-t-elle. Ayant opté dès le début de sa carrière pour le style figuratif, Zineb révèle que cette technique est un passage obligé pour tout artiste voulant évoluer. Quant à l'utilisation de la technique du couteau, elle dira : « Quand je crée au couteau, je ne sais pas où je vais. » L'originalité dans cette exposition réside dans le fait que l'artiste a misé sur des encadrements colorés de grands formats. « Il ne suffit pas, explique-t-elle, de peindre une œuvre, il faut la suite et pour cela, il faut trouver au juste ce qui convient au tableau fini. »Il est à noter que Zineb Boukhalfa Messani est détentrice depuis quelques années déjà, à Bouzaréah, d'un atelier de peinture où tous les profils s'y rencontrent. En guise de conclusion, cette charmante dame nous avouera que la peinture est sa raison de vivre. « Sans cette passion, je me demande comment je passerais mes journées », avoue-t-elle.