Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
M. Aït Amara (Directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau) « La sauvegarde du patrimoine du chott, un objectif primordial »
Par quel mécanisme le chott de Aïn El Beïda est-il asséché ? Je tiens à préciser que l'objectif recherché à travers les travaux colossaux que notre secteur est en train de réaliser dans le cadre de la lutte contre la remontée des eaux de la nappe phréatique dans la cuvette de Ouargla est d'abord la collecte à travers un réseau d'assainissement de toutes les eaux usées de l'ensemble des communes, l'épuration de ces eaux par la réalisation de stations d'épuration et enfin par le transfert des eaux de drainage et des eaux usées épurées vers l'exutoire final qui est Sabkhat Safioune. Une partie de ces eaux traitées alimentera les chotts, notamment Aïn El Beïda et Oum Reneb, et leur permettra ainsi de continuer leur fonction naturelle d'équilibre écologique. Pour la mise au point du programme de ces travaux, plusieurs études ont été engagées en vue de dimensionner les ouvrages à réaliser, mais aussi pour bien prendre en compte les obligations du contexte environnemental. A ce titre bien sûr, la sauvegarde du patrimoine du chott Aïn El Beïda a constitué un objectif primordial et le répertoire détaillé de la richesse faunistique de ce site classé « Ramsar » – du nom de la convention internationale visant à la protection des milieux humides – a été soigneusement étudié. Donc, comme je viens de l'expliquer, notre objectif n'est nullement d'assécher le chott. Qu'allez-vous entreprendre pour rétablir cet écosystème ? Maintenir le patrimoine faunistique, c'est évidemment garantir des apports d'eau suffisants. Et désormais, grâce à une bonne gestion des eaux de la cuvette, en quantité et en qualité, on pourra supprimer les venues d'eaux usées brutes et au contraire amener des eaux de bonne qualité, c'est-à-dire soit des eaux traitées riches en nutriments provenant de la station d'épuration, qui est actuellement achevée, soit des eaux de drainage, soit bien sûr faciliter le ruissellement pluvial, quand il y a lieu. Ainsi, d'ici quelques mois, à la mise en exploitation de tout le système, au lieu d'un cloaque et de mauvaises odeurs, le site présentera un aspect cher au cœur des Ouarglis : un plan d'eau qui pourra évoluer au cours des saisons et qui pourra abriter, notamment l'ensemble des espèces nicheuses signalées dans la région. Des scientifiques ont déploré l'absence d'information concernant l'activité de l'hydraulique qui a touché le chott, qu'en pensez- vous ? Je ne suis pas d'accord avec cet avis. L'étude relative au phénomène de la remontée des eaux dans la cuvette de Ouargla, réalisée par un bureau d'études suisse, a duré 4 ans et nécessité le traitement d'une masse considérable de données géologiques, hydrogéologiques, topographiques et de reconnaissance sur le terrain et bien sûr l'aspect environnemental. Toutes les missions et sous-missions de l'étude ont fait l'objet de présentation par le bureau d'études, de discussions et de validation de la part des autorités locales et ce, au fur et à mesure de l'avancement de l'étude. La communauté scientifique de l'Université de Ouargla a été associée et a assisté à toutes les présentations des résultats de chaque phase de l'étude qui a été validée, je dirais d'une façon collégiale.