C'est l'Aïd de toutes les inquiétudes ! Comme chaque année, après avoir accompli le rite du sacrifice, les habitants des cités ne se gênent aucunement pour laisser sur place les déchets et autres restes de paille et de foin. Des rigoles de sang courent le long des trottoirs et de la chaussée, des égouts obturés, n'étant pas faits pour absorber ces quantités déferlantes d'ordures, se transforment en bourbiers, constituant une menace sérieuse pour l'hygiène du citoyen et pour les lieux. A cette situation, viennent s'ajouter les odeurs nauséabondes dégagés par les peaux de mouton collectées et déposées devant les mosquées à l'effet d'être revendues deux ou trois jours après, mais ayant entre-temps empesté l'atmosphère. Cependant, tout cela prouve en fait l'inefficacité des campagnes de sensibilisation menées tambour battant par les services de l'APC avant chaque Aïd. Ces services appellent à la vigilance, rappellent les risques encourus en matière de manquement à l'hygiène, ceux du kyste hydatique…, le tout dans un esprit et une démarche plus routiniers qu'efficients, devenus caducs, sans réel impact sur les populations qui demeurent sourdes, car agacées par un discours de circonstance, à chaque fois réitéré dans les mêmes termes. Rétablir les canaux de communication entre les citoyens et les responsables locaux exige, pour ces derniers, une volonté continuelle d'adaptation et d'innovation afin d'arriver à faire passer un message clair, capable de convaincre et de faire également participer ces citoyens aux campagnes d'intérêt public. En attendant, les services de l'hygiène et ceux de la collecte des ordures ménagères auront fort à faire les jours suivants l'évènement. Fêter l'Aïd chez nous relève de l'atteinte au cadre de vie.