Le secteur du transport au niveau de la wilaya de Blida reste caractérisé par l'anarchie. La recherche du gain facile prime sur la notion du service public. L'absence d'autorité et la démission des instances publiques ont transformé, depuis plusieurs années, le « voyage » urbain, chez le privé, en une véritable corvée. En dehors de la qualité du service qui laisse souvent à désirer, la plupart des bus utilisés ne répondent pas aux normes et ce sont surtout des moyens de transport à « vocation » commerciale qui sont les plus exploités, à l'instar de ces fameux fourgons qui circulent toujours dans plusieurs localités de la wilaya de Blida. Toutefois, la création d'un établissement étatique de transport urbain de Blida (ETUB), opérationnel depuis le 28 janvier 2008, a quand même contribué à la réorganisation de ce secteur, « monopolisé » depuis plus de dix ans par le privé. En débutant avec 20 bus, sa flotte compte aujourd'hui 28 bus, en attendant l'acquisition de deux autres, d'ici quelques jours. Bus confortables et spacieux, respect des arrêts, vitesse tolérable, qualité du service appréciable, numéro de la ligne affichés en rouge, sont autant de caractéristiques indispensables pour les usagers. Inauguré par le wali de Blida, le secrétaire général du ministère des Transports et les responsables locaux, l'ETUB est situé au niveau de la zone industrielle de Ben Boulaïd. Il emploie 172 personnes dont 135 exploitants (chauffeurs, mécaniciens, contrôleurs). Son budget, alloué par l'Etat, est de l'ordre de 18 milliards de centimes répartis en deux tranches puisque seulement 8 milliards ont été débloqués à ce jour. Pour rappel, une dizaine d'établissements publics de transport de ce genre ont été créés à travers les grandes villes du pays. « On essaye de fidéliser nos clients, lesquels sont généralement satisfaits de nos services offerts. Nous exploitons actuellement sept lignes qui sont : Bab Errahba - Ouled Yaïch (3 bus), Bab Errahba - Beni Mered (5 bus), Bab Errahba - Beni Tamou (3 bus), Bab Essebt - Sidi Abdelkader (2 bus), Bab Essebt - Frantz Fanon (3 bus), gare routière — Frantz Fanon (3 bus) et gare routière —Bab Essebt (3 bus). Les départs se font à partir des stations de Bab Essebt, de Bab Errahba, et de la gare routière de Blida », nous dira Bekalem Mohamed, premier responsable de l'établissement en question. Notre interlocuteur nous informe également que son établissement ayant le statut d'une EPIC (Entreprise publique à caractère industriel et commercial), fonctionne avec un système de brigades (matin et soir), et que les services débutent à 6h du matin pour prendre fin à 20 h, aménageables toutefois selon les saisons (été, Ramadhan…). Pouvant accueillir jusqu'à 100 places, les bus de l'ETUB sont utilisés à 40% par rapport à leur capacité. Ce chiffre est appelé à augmenter progressivement puisque les responsables de l'ETUB travaillent sur le long terme, toujours d'après M. Bekalem. Signalons que la notion de périmètre de transport urbain du grand Blida a été concrétisée en 1994 par l'ex-wali. De la pub mobile Ce périmètre englobe les communes de Bouarfa, Ouled Yaïch, Beni Mered, Beni Tamou et Blida. Cependant, il peut être modifié sur proposition de la direction locale de transport, adressée au wali, lequel l'a fait soumettre à l'APW pour une éventuelle approbation. Par ailleurs, l'ETUB profite de ses espaces visibles de l'extérieur pour en faire des « placards » publicitaires, et ce, afin d'améliorer ses rentrées d'argent. Dans ce sens, une convention lie cet établissement avec New Millénium com, une boîte privée de publicité. Selon Abdelkrim Belkadi, premier responsable de cette boîte, le concept de la pub mobile est nouveau à Blida et même en Algérie. « Au début, il y avait quelques réticences de la part des opérateurs économiques. Actuellement, nous travaillons avec trois importantes sociétés activant dans l'agroalimentaire et les cosmétiques, lesquels ont préféré, notamment, les bus de l'ETUB pour faire passer leur message commercial. Nous avons d'autres promesses émanant d'autres industriels », nous dira-t-il, avant d'ajouter « Qu'on veut joindre l'utile à l'agréable : décorer esthétiquement les bus et passer un message publicitaire tout en veillant à la moralité de la pub. » M. Belkadi semble s'inspirer de nos voisins marocains quant au développement de la pub mobile. Il regrette toutefois que nos entreprises n'assurent pas et ne mesurent pas l'impact de ce genre de pub, non suivi par des opérations de sondage. Profitant de ces espaces mobiles et qui peuvent capter l'attention de dizaines de milliers de personnes par jour, notre interlocuteur s'est montré disponible pour assurer gratuitement ces espaces à des fins informatives et de sensibilisation pour l'intérêt du citoyen. « J'offre mes services à tous ceux qui veulent lancer des campagnes de sensibilisation à courte durée contre le tabac, le sida, pour la préservation de l'environnement, ou informer les jeunes chômeurs sur les différents stages et formations disponibles au niveau des centres et instituts relevant de la formation professionnelle... Je peux aussi assurer la distribution gratuite de prospectus appartenant au mouvement associatif à titre d'exemple, à l'intérieur des bus… », affirme-t-il. Enfin, espérons que les autorités locales interviennent pour réorganiser le secteur privé du transport à Blida, tout en encourageant les détenteurs des vieux bus à changer leur flotte à travers, notamment, la facilitation de l'octroi de crédits bancaires ou la vente par facilité de payement. Les mêmes autorités sont appelées à sanctionner les hors la loi…