Signé le 14 août 2006, le contrat de base portant sur l'étude, la fourniture, la formation, le suivi de la fabrication locale, le montage et la mise en service d'un filtre dit à manche au niveau de la cimenterie de Hamma Bouziane devrait connaître son épilogue au mois de mars 2009, selon la société du ciment (filiale de l'ERCE) qui affiche, à cette occasion, une ferme détermination à lutter contre les effets pervers induits sur l'environnement par l'évacuation, à l'air libre, d'énormes quantités de poussières de ciment. A ce propos, est-il besoin de rappeler les nuisances plus ou moins sévères causées par ces rejets, non seulement sur la santé des riverains, mais aussi sur les nombreuses parcelles agricoles environnantes. Faute de pouvoir lutter contre ce fléau, de nombreux agriculteurs auraient même envisagé, au plus fort de la pollution, une reconversion dans l'urgence en décidant d'abandonner carrément leurs cultures suite aux dommages causés par l'émanation des poussières de ciment, dont la meilleure représentation est l'énorme panache de fumée se dégageant inlassablement des cheminées de la cimenterie, implantée en bordure d'une localité jadis verdoyante mais aujourd'hui souillée, et en danger. A cet effet, le doigt est pointé sur l'électro-filtre, l'ancien système mis en place, censé limiter à sa plus simple expression le rejet à l'air libre des poussières de ciment. Or, l'inefficacité criarde de ce dispositif s'est vite imposée à tous, et en premier lieu aux techniciens de la cimenterie, qui ont aussitôt tiré la sonnette d'alarme. De même que la pression exercée par les riverains, les écologistes et la direction de l'environnement allait, d'autre part, inciter la société en question à mettre en œuvre, conformément à la réglementation en vigueur, un audit environnemental et une étude de danger. Suite à ces actions, décision a été prise de procéder au remplacement de cet électro-filtre par un filtre à manche, produit d'une nouvelle technologie de pointe dont l'un des mérites est la récupération des poussières et leur réinjection dans le process de fabrication du ciment. La nouvelle est réjouissante mais, échaudés par les retards de réalisation, les riverains et les écologistes restent sur leur réserve en attendant de voir du concret, comme ils le disent, revendiquant au passage une évaluation des dommages causés aux hommes et à l'environnement. Quand aux retards en chaîne enregistrés jusqu'à présent dans la mise en service du nouveau filtre, la société du ciment impute ce contretemps à plusieurs facteurs qui au départ n'entraient pas en ligne de compte, notamment le déplacement et la déviation de certaines installations, dont la salle des pompes, les conduites d'eau et le chemin des câbles électriques. Si ces travaux avaient été réalisés en temps voulu, précise-t-on, ils auraient nécessité l'arrêt de l'usine à un moment où la tension sur le ciment était à son comble. Voilà ce qui aurait motivé le report de ces différentes opérations. Quoi qu'il en soit, à ce jour, l'heure semble être à l'optimisme au sein de la cimenterie, où l'on a affiché quelques prévisions dont s'est fait récemment l'écho Abdelmalek Boudiaf, le wali de Constantine. Dans ce contexte, le démarrage des essais à vide des nouveaux filtres à manche devrait intervenir en janvier 2009, ceux en charge en février 2009, la mise en service et la réception provisoire au mois de mars 2009, et la réception définitive en février 2010.