C'est la crise financière et sociale à la société Fertial, filiale du groupe Asmidal de Annaba. Depuis quelques jours, l'atmosphère se dégrade de plus en plus entre les travailleurs et la direction générale. Annaba. De notre bureau En effet, les 131 travailleurs contractuels à durée déterminée (CDD) sont très en colère contre l'espagnol Villar Mir qui, pour rationaliser ses dépenses, compte, selon eux, ne pas renouveler leur contrat de travail. Dans une lettre adressée au président de la République, ces travailleurs l'exhortent à intervenir pour préserver leurs postes de travail. « Sur le plan social, la situation actuelle de notre entreprise, la société Fertial, est des plus alarmantes », avertissent les auteurs de la requête, qui accusent l'employeur espagnol de ne pas avoir respecté les clauses du pacte d'actionnaires en expliquant : « Actionnaire majoritaire, le groupe espagnol Villar Mir, représenté par J. M. Estruch, n'accorde aucun respect voire viole les dispositions de l'article 7.4 du pacte d'actionnaire qu'il a dûment paraphé le 4 août 2005 avec le holding Somines. » Effectivement, le pacte signé par les parties algérienne et espagnole prévoit que « jusqu'au dixième anniversaire (2015) de la date des présentes, Grupo Villar Mir s'engage à ce que la société préserve le niveau général d'emploi existant à la date des présentes, sous réserve que la société ne sera pas tenue de recruter des remplaçants pour les employés décédés ou qui auront quitté leur emploi du fait de départ à la retraite, démission, ou licenciement disciplinaire en conformité avec le droit algérien du travail ». Or, en aucun cas la catégorie de ces 131 travailleurs n'a été citée, même lorsque le pacte précise qu'en cas de départs volontaires indemnisés, l'opération sera effectuée sous réserve de l'accord du partenaire social, c'est-à-dire le syndicat. Cependant, ce dernier représente les deux faces d'une même pièce. D'un côté, il met en garde le groupe espagnol, dans une lettre datée du 27 novembre 2006, sur la décision unilatérale mettant fin à la reconduction des contrats de travail : « D'une manière délibérée et injuste, la moitié des effectifs CDD a été compressée, dont l'ancienneté au sein de l'entreprise varie entre 2 et 8 ans de travail. Le conseil syndical vous demande de respecter vos engagements à ne faire aucune compression d'effectifs et le maintien du personnel CDD et le renouvellement de leur contrat de travail. » A peine une année après (novembre 2007) et contre toute attente, le même partenaire social avait signé un accord avec la direction générale qui prévoit un calendrier de départ de 164 travailleurs CDD échelonné entre mai 2007 et mai 2010. Le même accord prévoit la confirmation de 41 contractuels seulement. La dernière clause de cet accord définissant les dispositions générales édicte que « les dispositions du présent accord seront exécutoires après la remise d'un engagement conjointement signé par l'agent concerné et représentant de la société ». Cependant, aucun engagement n'a été signé par les CDD. « Pour qui roule ce syndicat ? », se sont interrogés les contractuels qui l'accusent de complicité avec le groupe espagnol. « Le syndicat d'Arcelor Mittal a tout fait pour préserver les postes d'emploi des travailleurs contre la volonté même du groupe. Le nôtre s'accorde avec l'employeur pour qu'il en soit le contraire », concluent les victimes de la crise. Contactés, ni Chouala Kaddour, le représentant du syndicat, encore moins J. M. Estruch, le représentant du groupe, ne sont disponibles. « Ils sont absents », répond à chaque fois le préposé à l'accueil.