Le personnel du technicum de la ville de Béjaïa ne peut plus de continuer à exercer dans les conditions exaspérantes qui sont celles d'une structure en amiante qui se dégrade chaque jour un peu plus. Exaspérés de n'avoir pas trouvé oreille attentive auprès de la direction de l'éducation, ils ont choisi d'investir la rue la veille de l'Aïd et de bloquer la circulation pendant une demi-heure devant leur établissement. Première source de leur exaspération : ce décor de cuvettes posées un peu partout pour recueillir les eaux qui s'infiltrent des plafonds. « Nous travaillons entourés de cuvettes. L'eau s'égoutte de partout », nous dit un enseignant protestataire. Le personnel dénonce des « infiltrations aggravées des eaux de pluie dans tout l'établissement » : dans les salles de cours et la salle des enseignants « qui se retrouvent inondées en hiver avec des plafonds qui s'écroulent de jour en jour », et dans les locaux de l'administration dont le bureau de la surveillance générale a dû être transféré vers… La cafétéria. Dans la cour et le terrain de sport « à la moindre pluie, c'est l'inondation » et la cuisine et le réfectoire présentent, selon les contestataires, des conditions d'hygiène lamentables, sans aucune sécurité », autant pour les cuisiniers que pour les élèves. A cela s'ajoute le danger de l'amiante, parce que c'est une matière cancérigène. Des rapports ont été établis pour rendre compte de l'état de ce technicum à la direction de l'éducation (DE). « La DE a pourtant promis d'entamer des travaux de restauration durant les vacances de l'été passées ; mais rien à ce jour », notent les protestataires dans un communiqué public. « Pendant ce temps, en été, le technicum devient un « établissement hôtel » pour les estivants. « En hiver, il se transforme en établissement poubelle », commente-t-on dans le même document où l'on dénonce « l'indifférence de la direction de l'éducation ». Un budget aurait été alloué. Le rassemblement de protestation de dimanche dernier intervient comme une première action qui fait suite à un préavis de grève illimitée lancé cinq jours plus tôt et auquel la direction de l'éducation a fini par répondre par une invitation au dialogue. Reçus par le secrétaire général de la DE, les représentants des travailleurs ont claqué la porte pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de « manque de considération » de la part de leur interlocuteur. Une audience qui a aggravé la situation.