Le total des engagements de la banque Société Générale Algérie (SGA) s'élève à 130 milliards de dinars durant les dix premiers mois de 2008 contre seulement 90 milliards de dinars durant la même période en 2007, a déclaré hier Gérald Lacaze, président du directoire de SGA, dans un point de presse animé à l'hôtel Hilton d'Alger. Selon lui, 80% des engagements de SGA, soit 110 milliards de dinars sont destinés à la clientèle professionnelle et autres crédits à l'investissement pour le développement des entreprises en Algérie. « On a reçu quelque 700 dossiers en 2008 pour accompagner les PME. On compte déjà créer une agence pour les grandes entreprises », a signalé M. Lacaze, qui n'a pas manqué d'exprimer sa « frustration » de ne pas pouvoir travailler avec les entreprises publiques, notamment Sonatrach ou Sonelgaz. « C'est très difficile (...). Les banques privées sont exclues de travailler avec les entreprises publiques. La mesure d'interdire le dépôt de deniers publics dans les banques privées a été levée. on n'a, en revanche, pas encore d'échos sur le terrain », a-t-il commenté, amer. M. Lacaze a précisé que SGA met environ 20% de ses crédits à la disposition des clients, alors que les crédits automobiles représentent moins de 2% de ses engagements. Opérationnelle en Algérie depuis mars 2000, la SGA ne cesse de développer son réseau. Elle dispose de plus de 200 000 clients et de 53 agences à travers 13 grandes wilayas du territoire national. Un chiffre que les responsables de SGA comptent porter à plus d'une centaine d'agences à la fin de 2010. « 15 agences sont en cours de réalisation et attendent leurs agréments », a-t-il indiqué. D'ailleurs, l'agence SGA sise à Bab El Oued, à Alger, ouvrira ses portes vers la fin 2008, selon le président du directoire de cette banque. Il relève dans le même sillage que la Banque d'Algérie tarde à délivrer un agrément pour l'ouverture d'une représentation de la banque à Marseille, qui sera dédiée à la communauté nationale établie en France. « On attend depuis un an », regrette-t-il. Interrogé sur les effets de la crise économique mondiale, M. Lacaze, qui soutient que la maison mère a été « moins affectée que les autres banques », estime que le système financier algérien est relativement fermé, ce qui garantit, à ses yeux, une certaine assurance. « Le modèle de Société Générale a permis d'absorber la crise », a-t-il assuré. Sur un autre registre, M. Lacaze considère que les liquidités sommeillant dans les banques publiques nationales ne sont pas utilisées à bon escient et de « façon économique ». « Si nous avions autant de liquidités, nous les aurions investies », a-t-il suggéré. Interrogé sur la concurrence entre les banques islamiques qui prennent du galon, Ridha Takia, responsable commercial à la SGA, note que ces banques « sont de sérieux concurrents, mais on est également sérieux pour développer ce genre de produits ». Ce même responsable a révélé, par ailleurs, la stratégie de SGA pour l'année 2009. Parmi ses projets figurent l'ouverture d'un call center, le lancement d'une série de produits « épargne » pour la réalisation de projets domestiques (mariage, pèlerinage, etc.) avec un taux d'intérêt zéro et la possibilité de consulter son compte par SMS. Quant à la clientèle professionnelle, SGA compte l'accompagner à travers des crédits pour l'achat de voitures de service, dira Hakim Ouzani, directeur général adjoint à SGA, tout en notant que des offres « package » pour les entreprises seront également lancées. Il y aura, en outre, l'émission de cartes Visa et un autre plan d'action pour le développement de terminaux de paiement électronique (TPE), a-t-il indiqué.