En marge du Salon de l'automobile d'Alger, un point de presse à été organisé mardi soir par la Société Générale Algérie. Une occasion pour les dirigeants de cette banque étrangère de donner quelques éclaircissements sur leurs activités à venir dans le sillage de la promulgation de la Loi de finances complémentaire 2009. Et ce n'est sûrement pas par hasard que le Salon de l'automobile a été choisi pour ce point de presse. En effet, la Société Générale Algérie, toujours présente sur le créneau des crédits automobiles à destination des professionnels, compte le faire savoir haut et fort. «Le crédit automobile n'est pas complètement arrêté !», a déclaré, optimiste, Gérald Lacaze, président du directoire de SGA. « Nous proposons, depuis plusieurs années, des crédits pour les professionnels, artisans, commerçants et professions libérales. Ces gens ont besoin de véhicules pour travailler, d'où notre formule de leasing», a-t-il précisé. Cette mouture du crédit-auto proposée au niveau du Salon de l'automobile aurait, selon certaines indiscrétions, trouvé de nombreux preneurs. Abordant le volet de la Loi de finances complémentaire 2009, le banquier français a indiqué que les contraintes se sont surtout ressenties d'abord chez les clients (investisseurs, PME, et professions libérales). Les banques ne sont pas en reste et subissent de plein fouet ces nouvelles mesures. Selon ce même responsable, les «défunts» crédits à la consommation représentaient 17% des engagements de SGA. Ce qui représente aux alentours de 18 milliards de dinars sur les 160 milliards de dinars d'engagements tout crédit confondu. «La suppression de ces crédits consommation ne nous empêchera pas de vivre !», conclura Gérald Lacaze sans que personne ne puisse en douter. D'un autre côté, la suppression du crédit à la consommation a eu, selon lui, «plusieurs conséquences malheureuses». En effet, même si aucun licenciement n'est à prévoir au sein de cette banque, aucun recrutement n'est envisagé non plus. Il s'agira, tout au plus, de restructurations et de réaffectations que devra subir le personnel de SGA. D'après lui, un nombre important de contrats à durées déterminées (CDD) devaient être reconduits ou modifiés en CDI mais la promulgation de la LFC2009 a interrompu ces actions. Par ailleurs, une réorientation de la politique de développement de SGA, surtout en direction de l'immobilier, est à prévoir, selon lui. Poursuivant dans la même voie, l'orateur a averti quant aux dangers du développement de l'informel et de l'usure en Algérie. Il prendra pour exemple le marché informel du change qui prospère à l'ombre d'un contrôle des changes des plus sévères. Le patron français, dans sa lancée, s'est également avancé à analyser la situation financière du pays. Selon ses dires «L'Algérie est un pays riche. Avec ses réserves de change, le pays aurait pu racheter de grands groupes étrangers, peut être même transférer des usines en Algérie». «L'Algérie devrait investir son argent à l'étranger» a-t-il préconisé pour sa part. Quelques incompréhensions demeurent en suspens pour Gérald LACAZ, telle que l'obligation de céder 51% du capital à un partenaire algérien, lorsque l'activité concerne un investissement productif, alors que les sociétés d'importations n'ont pour obligation que de 30%. Une incohérence qui se contredit avec la volonté affichée du gouvernement de limiter les importations et d'encourager les investissements productifs. Répondant à une question ayant trait au surendettement des ménages, le patron français ne croit pas trop à ce justificatif avancé par les pouvoirs publics quant à la suppression des crédits à la consommation. «Si le taux de surendettement, donc d'impayés, était si élevé, nous en serions les premiers affectés et les premiers à mettre un terme à ce produit» a-t-il fait remarquer. Or, les impayés au niveau de SGA, ne représenteraient, selon lui, qu'un taux de 1,5%. En ce qui concerne le réseau SGA, en pleine expansion, 54 agences opèrent sur tout le territoire national. Par ailleurs, un nombre important de nouvelles succursales est en attente d'agréments notamment à Koléa, Chlef, Ghardaïa, Skikda etc. Même si il ne s'inquiète pas de l'octroi des agréments, le patron n'en est pas moins soucieux des délais quant à leur délivrance. Pour preuve, il a indiqué que seul un agrément a été délivré depuis le début de l'année en cours par la Banque d'Algérie. Pour ce qui est du groupe Société Générale, «toutes les dividendes engrangées par SGA ont été réinvesties et rien n'a été reversé aux actionnaires». En même temps, le groupe SG a accepté de recapitaliser sa filiale algérienne pour atteindre les 10 milliards de dinars. Une marque de confiance des actionnaires envers SGA et ses potentialités, forte de ses 8.000 PME clientes, et 14.000 clients professionnels (commerçants, artisans et professions libérales). En outre, l'orateur a déploré «le peu d'entreprises nationales domiciliées dans des établissements privées. Une directive de 2004 le leur avait interdit. Abrogée depuis, rien n'a changé dans les faits». Même constat en ce qui concerne les fonctionnaires. Leurs domiciliations systématiques au CCP les empêcheraient, selon lui, d'avoir accès à certains produits SGA. Une autre catégorie est touchée, selon lui, par cette «inégalité», à savoir les retraités. Avant de conclure, les responsables de la banque ont expliqué que leur présence au Salon n'est pas uniquement liée aux crédits automobiles pour les professionnels. C'est ainsi qu'une présentation de leur nouveau produit viendra clore la rencontre avec la presse. Sogeline, un nouveau call-center opérationnel 24/24 et 7j/7 destiné uniquement aux professionnels et présenté comme une innovation dans le monde de la finance en Algérie.