Continuant de nourrir l'espoir d'être enfin reçus par le premier ministre et de se voir ainsi reconnaître la qualité de partenaire social à part entière, les Syndicats de la santé publique ne sont pas près de rompre le cycle des grèves, ultime recours face au mépris affiché par les pouvoirs publics et leur tutelle vis-à-vis de leurs revendications socioprofessionnelles. Unis sous la bannière de la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique, ils prouvent, au 2e jour de leur débrayage, qu'ils ont la capacité de paralyser un secteur de la santé qu'ils jugent « sinistré et malade de sa gestion ». A Constantine, « les taux de participation, avec l'adhésion de nouveaux sympathisants, ont grimpé pour frôler les 100% sur tout le territoire de la wilaya », relèvera Salima Mohdeb, représentante du Snpsp à Constantine. A Mila, « les grévistes n'ont aucunement lâché du lest. Maintenant le taux d'adhésion au débrayage est dans les mêmes proportions que celles de la première journée, soit 100% », a confirmé, par téléphone, le docteur Yacine Boukhebouz, porte-parole du Snpsp. Ce dernier affirme, toutefois, que « des pressions et des intimidations ont été exercées par l'administration de tutelle à l'endroit des personnels activant dans le cadre des CPE ». A Skikda, le mouvement de protestation semble se durcir. « Tous les secteurs hospitaliers de la wilaya ont été paralysés à 100% », selon le docteur R. Hamlaoui, président de la région Est des praticiens de la santé. Les syndicalistes, qui se disent « excédés par le mépris de l'Etat et le silence du ministère », comptent aller plus loin. A Oum El Bouaghi, les médecins spécialistes exerçant dans les établissements publics hospitaliers des villes de Aïn M'lila, Oum El Bouaghi et Aïn El Beïda, poursuivent leur mouvement de grève au même rythme. Sur les 28 spécialistes travaillant à l'hôpital Zerdani Salah de Aïn Beïda, 24 sont en grève. Les taux de participation au débrayage restent aux alentours des 80% pour les trois grandes villes de la wilaya. A Annaba, les différents établissements de santé de la wilaya ont été pratiquement privés des services des médecins, tous statuts confondus. Selon l'inspection du travail de Annaba, 194 médecins généralistes sur 373 n'ont pas rejoint hier leur poste. Quarante-neuf médecins spécialistes sur 110 existants ont fait de même. Les médecins psychiatres, pour leur part, ont également débrayé. En effet, 6 parmi les 14 exerçant dans l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) Errazi ont suivi la grève. De même pour les médecins professeurs et docents où 47 praticiens sur 100 n'ont pas regagné leur poste. Du côté des syndicalistes, le taux de suivi est passé de 65% à 85%. Si le taux à Sétif est resté aux environs des 90%, celui enregistré à Aïn El Kebira a atteint les 100% ; les 38 médecins généralistes, les 10 chirurgiens-dentistes, le psychologue et la spécialiste ont tous pris part à la protesta. A Guelma, la mobilisation des médecins spécialistes du secteur public s'est matérialisée par un taux de 85% d'adhésion. A ce sujet, le docteur Baâziz Laïdi, président du bureau de wilaya du Snpssp, dira : « Nous sommes satisfaits des taux enregistrés à travers les établissements publics hospitaliers de la wilaya, soit respectivement pour l'hôpital de Bouchegouf un taux de 100%, idem pour celui de la commune de Aïn Larbi et celui de Oued Zenati. » Rédaction de l'Est