Le projet de Centre hospitalo-universitaire (CHU) a mis administration et élus en branle-bas de combat à Béjaïa pour le défendre auprès du gouvernement, car sa réalisation devient incertaine. Béjaïa : De notre bureau Ce CHU que l'ex-chef du gouvernement, actuel SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, avait promis en août 2006, à l'occasion de l'université d'été de son parti à Béjaïa, ne vient toujours pas donner un sens à la mise en place anticipée, l'année d'après, d'une faculté de médecine à l'université Abderahmane Mira. Lors de la dernière rentrée universitaire, 131 nouveaux étudiants s'y sont inscrits. L'annonce de l'ex-chef de gouvernement demeure sans suite et deux ans après, le projet n'a pas été retenu dans la loi de finances 2009. Plus que cela, la direction de la santé (DSP) de Béjaïa n'a reçu aucun courrier officiel à propos de ce centre hospitalo-universitaire. « Je n'ai reçu aucune instruction sur ce CHU », a répondu le directeur de la santé, interpellé lundi par les élus de l'APW en plénière. Pourtant, l'on s'est attelé, ces derniers mois, à prospecter le terrain qui accueillera le projet. Pour le recteur, « la décision est en tout cas prise officiellement et le décret y est ». Un arrêté interministériel de création aurait été cosigné par les départements de la Santé et de l'Enseignement supérieur. C'est un élu, encore une fois du FLN, qui aurait été mis dans le secret des dieux par le ministre de la Santé, Amar Tou, en déplacement à la mouhafadha de Béjaïa, qui l'a révélé à l'APW. « Je n'ai jamais eu vent de cet arrêté interministériel », a répondu le DSP, noyant encore profondément l'espoir de voir naître de sitôt ce centre. « Même si on l'a maintenant, son équipement ne sera pas complet avant 2013 », précise-t-il. Aujourd'hui, l'on est à s'interroger si la promesse de Abdelaziz Belkhadem a été celle du chef de gouvernement d'alors ou celle du SG du FLN, dans une opération de charme que l'actuel gouvernement n'est pas disposé à endosser. Au vu de toutes ces réticences, la création de la faculté de médecine sonne, pour ceux qui ne veulent pas s'y plier, comme un fait accompli imposé pour avoir le CHU. Pour beaucoup, il y a blocage sur fond de calculs politiques. A moins d'une solution radicale et douloureuse qui imposerait de la supprimer et de transférer les étudiants vers d'autres universités, l'accompagner d'un CHU est une obligation pour le côté pratique du cursus. Le CHU ne venant pas, la demande a en tout cas été faite pour donner une vocation hospitalo-universitaire à l'hôpital Khellil Amrane, qui a d'abord besoin d'une mise à niveau nécessitant 45 millions de dinars. « Le ministère a été saisi pour la préparation du texte de création et a été informé de la disponibilité de l'argent », a annoncé le wali, comptant sur la collaboration de l'APW pour dégager ces fonds sur budget de wilaya.