Le lancement des travaux de la pénétrante projetée dans la wilaya de Béjaïa ne sera pas pour avant l'été 2010. C'est l'agence nationale des autoroutes (ANA) qui pilote le projet, citée par le directeur des travaux publics (DTP), qui le dit confirmant le retard que ce projet prend par rapport à l'autoroute Est-ouest à qui il sera lié. C'est en été 2005 que Béjaïa a été retenue pour cette pénétrante qui est une reconversion de la voie expresse programmée en 2001. Cette pénétrante, si elle est bel et bien mise sur rail, ne sera pas pour autant réceptionné de sitôt et elle ratera de beaucoup, et on ne le dira jamais assez, le rendez-vous que l'autoroute Est-Ouest lui donne au niveau d'Ahnif, dans la wilaya de Bouira, par où elle passera. C'est là où devra se faire la jonction et non plus à El Adjiba, un peu plus loin sur la RN5, comme prévu initialement. Si l'autoroute s'est rapprochée de quelques kilomètres de la limite sud de la wilaya de Béjaïa, elle ne permettra pas, cependant, à ses futurs usagers empruntant le réseau routier actuel de la wilaya de la joindre sans problèmes. A la réception total du projet de l'autoroute qui aura parcouru 24 wilayas du pays, d'El Kala à Maghnia, Béjaïa ne sera pas de la « fête ». Selon les prévisions de l'ANA, rapportées par le DTP à l'APW, l'année 2009 ne permettra que de libérer le couloir de la pénétrante en tentant de lever les contraintes qui le jalonneront, notamment celles relatives aux oppositions des propriétaires terriens. Un écueil traditionnel dans la wilaya et qui imposera forcément du retard. Instruction du wali : « Evitez au maximum les habitations ». Pour anticiper sur ce problème et se donner un maximum de chance de passer, le wali, apparemment résolument engagé dans une logique d'association des élus, a invité ceux-ci à faire partie d'un comité de suivi ad hoc (ANA, DTP). C'est aussi en 2009 qu'il est attendu de recevoir l'APD, l'avant-projet détaillé. Un bitube pour Sidi Aïch Finalisé, l'avant-projet sommaire (APS) est, quant à lui, au niveau de l'ANA. Initialement conçue en deux fois deux voies, la chaussée qu'il prévoit devra passer à trois voies sur chacun des deux sens selon une actualisation des données qui attend confirmation. Partant du port pour arriver à Ahnif, la pénétrante parcourra 100 km moins que ce qui était annoncé initialement) dont 85 dans le territoire de la wilaya de Béjaïa, soit essentiellement tout le long de la rive sud de l'oued Soummam. Dans sa largeur, elle sera grosse de 35 mètres et ponctuée d'une soixantaine d'ouvrages d'art dont un bitube, un double tunnel de 1425 mètres linéaires qui sera construit au niveau de Sidi Aïch et un long viaduc qui contournera la vallée, à la sortie d'Akbou. Cinq villes de la rive nord de la Soummam auront des échangeurs qui enjamberont l'oued et que les automobilistes pourront emprunter pour accéder à la pénétrante. Ces liaisons noeudales seront créées au niveau des villes de Béjaïa, à hauteur d'Aboudaou, El Kseur, Sidi Aïch, Akbou et au niveau de Tazmalt avec un échangeur de grand gabarit. Les travaux consisteront aussi à réaliser 40 ouvrages courants et 51 passages busés. En somme, c'est un gros projet structurant de 4,6 milliards de dinars dont la date prévisionnelle de livraison, telle qu'arrêtée une première fois, été l'année 2010. « Selon l'ANA, une fois le bureau d'études choisi l'on pourra avoir le devis quantitatif et lancer aussitôt les travaux ; les choses vont aller très vite » tente de rassurer, optimiste, le DTP. Aujourd'hui, les retards sont grands. Au mieux, à la mi 2010 nous n'aurons finalement droit qu'au lancement des travaux. Encore faut-il trouver remèdes aux difficultés qui les guettent, les mêmes qui laissent traîner beaucoup de projets routiers. A commencer par la pénurie de l'enrobé, le béton bitumineux.