Un nouveau film en kabyle intitulé Daewessu (La malédiction) vient d'enrichir la production cinématographique amazighe. C'est le quatrième produit du réalisateur Saïd Bellili après deux documentaires et un court métrage. Cette fois-ci, l'histoire se déroule dans les années soixante, à la période post-indépendance dans une Kabylie asservie par la misère sociale. La malédiction est une fiction de 1h49mn qui traite de trois aspects : amour, autorité et désespoir. Des comédiens, comme le chanteur Hamid Ouagrani, Larbi Oudjedi et Fazia Moussaoui y ont participé avec brio. Le film est édité et distribué par les éditions Ciné Kabyle, une boite de production locale gérée par Mourad Bouchafa. Ce dernier, se félicite de l'engouement du public pour les films en tamazight. « Cet enthousiasme est aussi enclenché depuis quelque temps par le film Tannayi Yemma de Younès Boudaoud, que j'ai distribué notamment », dit Mourad. Quant à la place du cinéma amazigh dans le paysage du 7e art algérien, le producteur, M. Bellili révèle : « On ne peut pas différencier le cinéma d'expression amazighe du cinéma national. Mais avec le festival national annuel du film d'expression amazighe et les rencontres cinématographiques de Béjaïa, je peux dire que le cinéma amazigh a toutes les chances et que les portes lui sont ouvertes pour son épanouissement. Il est temps de mettre et d'utiliser les grands moyens pour améliorer et professionnaliser notre production. Mais sans les moyens nécessaires et surtout les moyens financiers on ne pourra pas réussir. » Sur les conditions du tournage et les déboires qu'il a vécus de par son expérience, Bellili dira : « Il m'a fallu 5 années pour voir mon film sortir. 5 années de souffrance, de contraintes et d'obstacles. Il est beau de donner le premier tour de manivelle, il est encore plus beau d'organiser une avant-première, mais l'enfer que parcourt un cinéaste se situe entre ces deux événements. » Cependant, le manque de moyens ne dissuade pas le jeune cinéaste, puisqu'il est au stade d'un montage financier pour la production d'un feuilleton intitulé Le soleil se lèvera bien demain, dont le scénario est écrit par Rachid Smaïli. Il ajoute, enfin, que pour La Malédiction, une projection du film en panorama sera organisée lors du Festival du film d'expression amazighe qui se déroulera à Sidi Bel Abbès en janvier prochain.