Dix-sept salles de soins sur les 268 que compte la wilaya de Tizi Ouzou sont à l'arrêt pour divers motifs. C'est ce qu'a indiqué, le directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH) lors de la dernière réunion du conseil exécutif de wilaya. Outre les conditions sécuritaires qui prévalent dans les communes où sont implantés ces centres, le même responsable a relevé le manque de médecins et la vétusté des lieux pour justifier la décision de fermeture. Celles-ci relèvent des daïras d'Azeffoun (05), Draâ Ben Khedda (3), Ouacifs (4), Iferhounène (4) et Azazga (1). Des démarches sont en cours, avec les chefs de daïras et P/APC concernés, pour la réouverture de ces structures de proximité a-t-il rassuré. Il précisera sur les 268 salles de soins existantes, 35 sont médicalisées à plein temps, 133 le sont à temps partiel (recevant la visite d'un médecin au titre d'un programme de rotation d'une à deux fois par semaine), alors qu'une centaine d'autres demeurent sans médicalisation. Cet état des lieux se répercute négativement sur la prise en charge des citoyens qui se voient dans l'obligation d'évacuer les malades vers des polycliniques et des hôpitaux et parfois au CHU Nedir Mohamed pour des soins ordinaires pouvant être dispensés à la base. Pour combler ce déficit, l'orateur fera état d'un programme d'urgence pour doter les structures en question en personnel médical et paramédical ainsi qu'en équipement nécessaire. Dans son intervention, le wali de Tizi Ouzou a réfuté les raisons sécuritaires « non convaincantes » invoquées par les responsables locaux de la santé pour justifier la fermeture de ces salles de soins en rappelant que « seule la commission de sécurité qu'il préside est habilitée à se prononcer en la matière, surtout, quand il s'agit d'une question aussi épineuse que celle de la santé des citoyens habitant en zones enclavées ». Le DSP de Tizi Ouzou a été aussi interpellé pour la mise à jour de la carte de la santé. Selon des indications fournies lors de cette rencontre , il en ressort que de nombreuses structures de santé à travers la wilaya sont dépourvues de médecins, de matériel médical et d'ambulances. M. Mazouz a instruit, par ailleurs, la direction du secteur à l'effet de prendre en charge le problème de la surcharge qui pèse lourdement sur le CHU Nedir Mohamed. Cette structure qui reçoit quelque 400 malades/j venant des wilayas limitrophes se trouve dépassée par l'affluence des patients qui, parfois, font le déplacement de loin, pour des soins anodins pouvant être pris en charge localement. Au chapitre des projets, il a été annoncé la construction d'un nouvel établissement hospitalier dans les prochaines années. Le choix de terrain de 2 ha a été fait à la périphérie du chef-lieu de la wilaya en attendant son inscription pour l'année 2009. Le secteur privé de la santé sera renforcé par la finalisation de 6 cliniques en voie de réalisation en plus des 12 existantes. Notons que malgré leur contribution significative, les établissements hospitaliers privés ne constituent que 8% de la capacité d'hospitalisation totale de la wilaya. Le personnel médical exerçant dans ces structures ne représente que 2,5 % des effectifs globaux.