Désormais, le président élu américain sait à quoi s'attendre. Quand bien même il n'avait pas de mandat, la crise mondiale lui en a donné un. Et quel programme ! Sauver l'Amérique, rien que cela, et avec elle le monde, mondialisation oblige. Le monde l'avait élu avant même que les Américains ne se prononcent. C'était l'époque du sondage, celui qui précède le passage aux urnes, ou encore celui qui vient après. Et là, il n'en manque pas. Comme celui à travers lequel les Américains se disent optimistes sur les capacités de Barack Obama à diriger le pays et à mettre en œuvre ses promesses électorales, c'est ce qu'indique un sondage publié samedi soir. Un précédent sondage indiquait déjà que 73% des électeurs interrogés approuvent la façon dont Barack Obama se prépare à devenir le 20 janvier le 44e président des Etats-Unis. Le futur président bénéficie d'un soutien plus large auprès de l'opinion publique que Bill Clinton après son élection en 1992 ou George W. Bush en 2000, selon le sondage. Mais 77% des sondés pensent qu'il devra affronter des problèmes plus importants que la plupart des présidents élus au cours des dernières années. Le nombre d'Américains qui ont une opinion favorable de Barack Obama atteint 67%, le niveau le plus élevé jamais atteint par l'ancien sénateur de l'Illinois (nord), tandis que les opinions négatives sont à 16%. Barack Obama a notamment augmenté sa cote de popularité auprès des républicains. 29% des électeurs ayant voté pour son rival républicain John Mc Cain le 4 novembre ont maintenant une opinion favorable du président élu, contre seulement 9% en octobre. Les deux tiers (67%) des sondés se disent « plutôt satisfaits » des nominations qu'il a annoncées dans le cadre de sa future administration, souligne le sondage. Celui-ci révèle aussi que pour 62% des personnes interrogées, la crise économique va soit empirer soit se stabiliser l'année prochaine. La crise, rien que la crise. C'est dire à quel point les attentes sont grandes. on retiendra que 59% des électeurs républicains ont une bonne opinion de Barack Obama qui a finalisé la composition de sa future administration avec la nomination des secrétaires au Transports et au Travail et du représentant au Commerce. Le prochain gouvernement américain est enfin complet. A un mois de son investiture, Barack Obama a nommé les derniers membres de sa future administration vendredi 19 décembre. Ces nouvelles nominations sont, à plusieurs titres, des symboles de l'ouverture de la future administration à la société américaine. Les 21 membres de l'administration, ministres, ou ayant le rang de ministre, sont aussi des représentants de la diversité, au même titre qu'Obama. De ce point de vue, il a tenu toutes ses promesses, puisque tout ce que l'Amérique compte comme diversité ou presque sera représenté dans son cabinet. Quant au reste, il sait que ces marques de confiance sont autant d'attentes pour une population qui craint si ce n'est déjà fait comme pour les ouvriers de l'automobile, de perdre ses privilèges et de renoncer à son mode de vie, ce fameux american way of life qui a résisté à toutes les crises. Cette fois, c'est plus sérieux, et Obama lui-même sait à quel point sa marge de manœuvre sera étroite. Il sait que sa période de grâce sera courte, et même très courte. Cent jours et pas un de plus pour redresser la barre, ne serait-ce qu'en termes de retour de la confiance, parce qu'il en faut et même beaucoup face à un monde économique sceptique, et en tout cas peu réceptif comme cela a été constaté avec les différents plans de sauvetage. Le taux de chômage est actuellement au plus haut aux Etats-Unis depuis plus de 15 ans. Le président élu a prévu un plan massif de relance de l'économie américaine, qui devrait notamment permettre la création de 2,5 millions d'emplois en deux ans. Plus que cela dira-t-il au plus grand quotidien de sa ville, « si nous créons des emplois, les Noirs et les Hispaniques, qui sont les plus touchés par le chômage ,vont être entraînés par cette vague d'opportunités », explique-t-il. « Plus que tout, ce qui améliorera les relations inter raciales, c'est le sentiment d'un objectif commun », ajoute M. Obama. Ce dernier qui en fait sa priorité est allé dans le sens de ce qui est devenu un sentiment commun à toute l'Amérique. L'économie traverse sa plus longue et sévère récession depuis la grande dépression des années 1930, selon les économistes interrogés pour le sondage mensuel du Wall Street Journal (WSJ). Si la récession s'installe jusqu'en juin comme attendu, « cela portera la période de déclin à 18 mois, la plus longue période de recul depuis la grande dépression », souligne le WSJ. Les récessions des années 1973-1975 et 1981-1982 ont chacune duré 16 mois. Ce sera donc un traitement de choc et rien d'autre. Quant aux autres dossiers, ils sont à peine esquissés sauf peut être pour l'Afghanistan où des renforts devraient être acheminés très prochainement. Sur ce sujet précis, Obama envisage un désengagement de l'Irak, mais un renforcement militaire US en Afghanistan. Peut-être en saura-t-on plus lors de son discours d'investiture. Il a déjà dit ce que les Américains voulaient entendre. Mais ce n'est pas suffisant.