« Jamais le FLN n'a été aussi uni qu'aujourd'hui derrière la candidature du citoyen Abdelaziz Bouteflika. » La phrase est bien de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'ex-parti unique, qui s'est évertué hier au cours d'une conférence de presse à donner l'image d'un FLN unifié et pacifié. « En 1999, le FLN était en rangs dispersés. En 2004 aussi », relève-t-il, comme pour dire que la réconciliation est bien réelle au sein de ce parti qui a failli être emporté par une crise interne des plus dures. A ses yeux, cette époque où la base militante était divisée en deux ou plus fait désormais partie d'un « passé lointain ». D'ailleurs, il écarte que les difficultés rencontrées dans certaines wilayas pour l'installation des nouvelles mouhafadhas et kasmas soient liées aux hostilités revivifiées entre militants qui étaient pro-Benflis et ceux qui étaient avec Bouteflika en 2004. Pour lui, le « retard » dans le renouvellement de neuf mouhafadhas est lié à la « susceptibilité » de certaines personnes qui ont mal pris le fait de n'avoir pas été mises sur les listes électorales du parti aux dernières élections législatives et locales. « Nous sommes en train de gérer ces situations », rassure-t-il tout en tentant de démentir ce qui se dit et s'écrit sur une guerre de position au sein du staff dirigeant du FLN. « Il n'y a pas de conflit ni de guerre de position au sein de notre parti », réplique-t-il à une question relative à l'élargissement de la composante du bureau de l'instance exécutive en intégrant l'actuel président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari. « Les statuts et le règlement intérieur du parti sont clairs. L'instance exécutive a le droit d'élargir la composante du bureau jusqu'à neuf membres. Nous ne l'avons pas fait maintenant, mais nous pouvons le faire à tout moment », souligne-t-il. Le bureau exécutif est actuellement composé de sept membres. Aussi, M. Belkhadem récuse que le programme de son parti soit contradictoire avec celui de Bouteflika qu'il a soutenu et continue de soutenir corps et âme. Une contradiction pourtant relevée par un membre du conseil national et non pas des moindres, à savoir Abdelkader Hadjar, un des principaux meneurs du mouvement de redressement contre Ali Benflis. M. Hadjar avait souligné que par son programme le FLN se place contre les écoles privées. Et le président Bouteflika les autorise. Pour M. Belkhadem, il ne s'agit pas de « contradiction ». « Nous sommes contre la vente des terres, le Président aussi. Nous œuvrons pour un secteur public fort, notre Président également... », indique le SG du FLN, qui fait savoir que son parti continue à travailler sur des réformes en cours de réalisation, comme le code de la commune. Revenant sur le fait que son parti n'a pas désigné le président Bouteflika comme son candidat, se contentant de soutenir sa candidature comme les autres partis de l'Alliance (le RND et le MSP), M. Belkhadem a précisé que cela a été fait dans le souci de permettre à Bouteflika d'avoir « une base plus large que le FLN ». Interrogé sur le nombre de membres du conseil national qui ont été sanctionnés pour s'être présentés lors des dernières élections législatives et locales sous le sigle d'autres partis, M. Belkhadem a parlé de quatre sans pour autant citer leur nom. Dans ce contexte, le SG du FLN a exprimé son refus quant au « nomadisme politique », évoquant ainsi un accord entre le FLN et le PT pour placer des garde-fous afin de mettre un terme à ce phénomène politique conjoncturel. Cet accord serait, selon lui, élargi à d'autres formations politiques. Il reconnaît que le FLN est le plus touché. « Certains militants du parti, pour n'avoir pas été retenus sur les listes électorales, cherchent à se positionner dans d'autres formations politiques, sans conviction ni programme », affirme-t-il, relevant la nécessité de réformer encore la loi électorale. Sur le plan économique, M. Belkhadem, contrairement aux craintes qu'il a exprimées vendredi dernier, affirme que l'Algérie dispose de suffisamment de ressources financières pour concrétiser le nouveau plan quinquennal du président Bouteflika, estimé entre 110 et 150 milliards de dollars. Sans recourir à l'endettement. Interpellé sur la panne de la machine productive nationale, le SG du FLN a défendu la politique du chef de l'Etat et estime que les réformes engagées ont donné leurs fruits et d'autres réformes seront bientôt mises en marche. Il a ainsi parlé de la stratégie industrielle élaborée à l'époque, où il était chef de gouvernement, laquelle stratégie a été approuvée par le président de la République et serait mise en application en 2009.