Photographe invétéré et de talent, bien connu sous le sobriquet de Omar « El Kodak », le chasseur d'images, comme préfèrent l'appeler certains, est devenu le photographe de toute une région. A 56 ans, Omar est toujours disponible et immortalise, grâce à la photo, tous les événements marquants de la ville. Comment êtes-vous venu à la photo ? Mon rapport avec la photo a été le fruit d'un pur hasard. A 16 ans, j'ai dû quitter l'école, faute de moyens. Je devais travailler pour aider ma famille. El Hadj Didi, l'un des premiers photographes de Ghazaouet, m'avait engagé comme apprenti dans son studio. C'était en 1968. J'avais à peine 16 ans et depuis, je n'ai plus quitté le monde de la photo. J'ai par la suite monté mon propre laboratoire et j'ai transmis mon savoir à deux de mes frères qui sont toujours photographes et possèdent leur propre affaire. Quant à moi, ne pouvant rester à longueur de journée cloîtré entre quatre murs, j'ai choisi d'être un photographe itinérant. C'est ma profession mais aussi ma passion. Vous prenez des photos très diverses mais, avez-vous un domaine de prédilection ? Au début, la photo pour moi n'était pas seulement un moyen d'évasion mais un métier qui me permettait de vivre, d'où la diversité de mes photos. Aujourd'hui, ce moyen de subsistance s'est transformé en une réelle passion. La photo est donc une thérapie qui ravive mes réussites ou apaise mes peines et mes frustrations. Cependant, la mer reste pour moi un univers impressionnant qui m'offre des prises de vue splendides. Des projets en perspective ? Oui, le reportage me passionne aussi, mais cela nécessite de gros moyens. Avec les moyens de bord dont je dispose, je travaille en ce moment sur la réalisation d'un reportage sur la pêche à Ghazaouet. Je voudrais rendre un hommage appuyé aux marins pêcheurs parce qu'ils exercent, me semble-t-il, un métier rude et dangereux.