Jeudi dernier, lors de la clôture du 3e Festival international andalou et des musiques anciennes, la salle Ibn Zeydoun, dont la capacité d'accueil est de 50 places, affichait complet une heure et demie avant le spectacle qu'a donné en guise de beau finale l'orchestre national andalou qui regroupe les trois écoles. Après avoir fermé les portes de la salle par mesure de sécurité, les responsables de l'Oref ont fini par céder en rouvrant les battants de l'espace devant le déferlement de gens qui affluaient de partout. La salle avait du mal à contenir tout ce beau monde évalué à quelque sept cents personnes, voire plus. Il est évident que le surnombre des convives avaient pris possession des travées de la salle, et les placeurs et placeuses se donnaient beaucoup de mal pour dénicher quelques chaises aux vieilles dames. C'est à l'honneur du festival qui prend de l'épaisseur, certes, mais l'on s'interroge sur ce rush et cet engouement subit pour un tel orchestre qui confirme au fil des ans son label, pour ne pas dire grandit vite ? Serait-ce le fruit de la médiatisation des supports audiovisuels et des affiches publicitaires qui annonçaient la présence du talentueux Nacer Eddine Chaouli et de la soliste Farah Baba-Ammi dans l'ensemble ? Ou tout simplement la gratuité du spectacle qui a réussi à drainer autant de monde ? D'autres soirées, d'ailleurs, lors de cet événement, ont enchanté le public dont une partie s'est résolue, faute de place, à suivre les concerts debout. Tout compte fait, les organisateurs auront tort de ne pas songer à faire abriter, lors de la prochaine édition, la manifestation dans une salle plus spacieuse pour permettre aux passionnés de ce legs musical d'être en symbiose avec leur patrimoine zyriabien. Et libre à eux de faire payer les gens au ticket ou leur offrir l'invitation.