Lors du 4e Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, dont le baisser de rideau a eu lieu hier, la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, qui accueillait les ensembles musicaux, affichait salle comble une demi-heure avant le début du spectacle. Les retardataires n'avaient donc pas la possibilité de s'adjuger un strapontin dans cet espace dont la capacité d'accueil ne dépasse pas les 500 places. Comme lors de la dernière édition, pendant laquelle on avait relevé cette anomalie, l'on assiste cette année à la même situation du surnombre des convives qui se voient presque envoyés sur les roses à l'entrée, s'ils accusent un retard de quelques minutes avant l'entame de la soirée. Après avoir fermé les portes de la salle — par mesure de sécurité — les responsables de l'OREF finissent, finalement, par céder en rouvrant les battants de la salle devant le déferlement des férus de musique andalouse qui affluaient de partout. Les deux allées menant à l'avant-scène sont prises d'assaut et les placeurs et placeuses se donnaient beaucoup de mal à dénicher quelques chaises aux vieilles dames dans le proscenium. Bien que ce rush soit à l'honneur du festival qui prend de l'épaisseur au fil des éditions, on s'interroge tout de même sur les raisons qui poussent les responsables du commissariat du festival à prévoir ce genre de manifestations dans une salle qui se révèle exiguë, par rapport au fort auditoire. Est-ce le fruit de la médiatisation des supports audiovisuels et des affiches publicitaires qui boostent l'engouement des gens ? Les frais de la gratuité du spectacle qui a réussi à drainer autant de foules ? Ou tout simplement, l'absence de parking et de sécurité dans les abords d'un autre espace de représentation — comme le TNA ou la salle Atlas — susceptible de contenir tout ce beau monde ? Tout compte fait, l'espace des dix soirées pendant lesquelles une dizaine de pays ont défilé sur la scène de la salle Ibn Zeydoun, une frange du public était résolue, faute de place, à suivre les concerts debout ou assis à même le sol. A ce compte-là, les organisateurs auront tort, une nouvelle fois, à ne pas songer à faire abriter la prochaine édition dans une salle plus spacieuse pour permettre aux passionnés d'être en osmose avec ce legs musical. Et libre aux initiateurs de l'événement de faire payer les gens ou leur offrir l'invitation.