En cette dernière semaine de l'année, a eu lieu le baisser de rideau de la 4e édition du festival international de musique andalouse et des musiques anciennes . Si sur le plan positif ce festival a drainé un nombreux public, sur le plan de l'originalité, ce festival n'a pas répondu aux attentes. C'est en présence de la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi et une affluence très nombreuse que s'est déroulée la soirée de clôture. Deux parties ont marqué cette dernière journée du festival, le résultat du concours de la mandoline et la prestation de l'orchestre national andalou dirigé par Rachid Guerbas qui est également le commissaire de ce festival. Concernant la première partie, le concours de mandoline a été institué par le festival afin d'inciter les jeunes à la pratique et à l'exercice des instruments traditionnels. Ce concours de la mandoline survient à celui de la kouitra mise en place dans une édition précédente. Ce concours s'est adressé aussi bien à de jeunes musiciens nationaux qu'à ceux du pays du Maghreb notamment de la Tunisie. Les lauréats de ce concours ont donné ainsi individuellement une illustration de la capacité artistique. Un prix d'encouragement a été décerné aux jeunes mandolinistes Alaâ Eddine Amine Ben Safir et Khaled Saïd. Quant à la deuxième partie, elle a été animée par un concert de l'orchestre national andalou, un ensemble qui regroupe les trois écoles de la musique andalouse, celle d'Alger, de Tlemcen et de Constantine. Au programme était inscrite une pièce inédite composée par le musicologue Rachid Guerbas, voulant apporter une note d'originalité dans le conservatisme classique de la musique andalouse. Il est vraiment difficile de découvrir une autre forme de cette musique ancestrale que celle qui est déjà établie forte de sa musicalité et de ses valeurs artistiques élevées. Ce sont d'ailleurs ces valeurs rares qui ont assuré sa pérennité à travers les siècles. Essayer donc de reformuler une pièce nouvelle dans son contexte inimitable constitue une initiative risquée, c'est ce qu'a entrepris Rachid Guerbas dont le seul désir est de surfer dans l'originalité. On ne peut que trouver l'expression « peut mieux faire » pour définir cette tentative qui heurte les puristes de la musique andalouse. D'ailleurs, ces traditionnalistes ont boudé leur participation à ce festival à titre d'illustration notre vétéran de la musique andalouse Ahmed Serri qui n'a assisté à aucune soirée de ce festival. L'autre ténor de cette musique Nourredine saoudi a carrément tourné le dos à ce festival. Le public aurait tant aimé écouter les voix d'or à l'exemple de Bahidja Rahal et de Lamia Maadini.