Après les Etats-Unis, l'Allemagne et le Japon, la Grande-Bretagne, la quatrième économie au monde, subit de plein fouet la crise économique avec des perspectives très sombres pour l'année 2009. Il est clairement établi maintenant que les plus grands économies du monde, avec à leur tête les Etats-Unis d'Amérique, ont été mises à genoux par la crise financière. L'économie britannique se contractera de 2,9% l'an prochain, connaissant ainsi sa pire récession depuis 1946, a estimé hier un centre britannique de recherche en économie. La gravité de la crise se confirme de jour en jour. Fermeture d'usines, faillite, augmentation du chômage dans des proportions qui n'ont pas été vues depuis des décennies pour certaines économies. Une sorte de passivité s'est installée chez les esprits des gouvernants qui ne font que constater les dégâts d'une pratique présentée alors comme une évolution dans le monde occidental à travers le développement des nouvelles technologies et les opportunités qu'offrait la globalisation des marchés financiers. Si tout le monde découvre le côté pervers du système du laisser-faire qui a ruiné des millions de gens dans le monde et réduit au chômage des millions de travailleurs, aucun des dirigeants du monde développé n'ose reconnaître le laxisme qui a prévalu, un laxisme dû surtout à des considérations idéologiques et à des connexions entre le monde de la politique et celui des affaires, notamment aux Etas-Unis. Pays où est situé le cœur du système financier et d'où est partie la crise pour se propager dans le monde entier. L'une des plus grandes victimes de cette spéculation planétaire est le marché pétrolier et, partant, l'industrie pétrolière. Les retombées sont à venir avec les grandes révisions qu'opèrent les compagnies pétrolières dans leurs prévisions d'investissement censées répondre à la demande de demain. L'Opep n'arrive pas à suivre la baisse de la demande induite par la crise dans son effort d'ajustement de l'offre. Le seuil des 35 dollars a été touché ces derniers jours après un pic de 147 dollars le baril au mois de juillet dernier. L'Opep ne peut compter que sur elle-même dans cette conjoncture pour espérer éviter un effondrement des prix. La mise en application de sa décision de réduire de 2,2 mbj sa production à partir du 1er janvier devient vitale. L'annonce des Emirats arabes unis hier de baisser leur production a eu un effet positif sur les prix qui sont remontés au-dessus des 35 dollars. L'Opep ne peut compter sur une reprise de la demande encore, elle est obligée d'agir sur l'offre et les premiers mois de l'année 2009 seront difficiles. Mais elle n'a pas d'autre choix que de se conformer à ses décisions pratiquement si elle veut éviter le pire.