L'Afrique a remporté une quarantaine de médailles olympiques, dont 11 en or. Toujours aussi compétitif en athlétisme, même s'il recule dans les sprints court et long (100, 200 et 400m), le continent africain a réussi une belle percée dans une série de disciplines où il était peu représenté jusqu'à présent, comme le canoë-kayak, le judo ou le tennis de table. Le Togolais Benjamin Boukpeti est entré dans l'histoire de son pays en décrochant une médaille de bronze au canoë-kayak. A sa suite, d'autres pays africains, absents du podium d'Athènes, ont retrouvé de la hauteur à Pékin, comme l'Algérie, l'Ile Maurice, le Soudan et la Tunisie. Ainsi, le judo algérien, avec Amar Benyekhlef, médaillé d'argent, et Soraya Haddad médaillée de bronze, a permis à l'Afrique de ne pas rentrer bredouille de l'olympiade chinoise dans une discipline dominée par le Japon et les pays européens. Le Tunisien Oussama Mellouli et la Zimbabwéenne Kirsty Coventry ont permis à la natation africaine de briller de mille feux avec pour le premier nommé une médaille d'or au 1500 m, tandis que la seconde, en plus de ses trois médailles d'or (100m dos, 200m 4 nages et 400 m nage libre), a réussi une performance sans précédent avec l'or au 200m dos et le record du monde en 2'05''24. Au finish, quarante podiums ont été partagés par 13 pays africains, soit quatre de plus qu'aux Jeux de Sydney et d'Athènes. En athlétisme, le Kenya et l'Ethiopie ont gardé la mainmise, même s'ils sont de plus en plus menacés par leurs propres athlètes qui, pour des raisons financières, acceptent de se faire naturaliser par des pays occidentaux et arabes. Comme un symbole, les lampions s'étaient éteints sur Pékin avec un triplé africain au marathon. Le Kenyan Wanjiru est devenu, à seulement 21 ans, le premier athlète de son pays à remporter la médaille d'or du marathon, en améliorant en outre le record olympique malgré la chaleur et l'humidité. En 2h 06'32'', il a devancé le Marocain Jaouad Gharib (2h07'16'') et l'Ethiopien Tsegaye Kebede (2h10'). Pour ce qui est du football, l'année 2008 a été incontestablement celle de l'Egypte qui a confirmé que le pays des pharaons restait un des meilleurs en Afrique en gagnant la CAN pour la seconde fois consécutive et en s'adjugeant le trophée le plus convoité en club, la ligue des champions avec Al Ahly. Vainqueurs en 2006, en organisant à domicile la CAN, les Egyptiens n'ont eu besoin que du talent de leurs joueurs locaux pour confirmer, deux années plus tard, au Ghana, leur suprématie continentale. Quelques mois plus tard, plus exactement en novembre, c'est Al Ahly qui étoffe le palmarès égyptien en décrochant le titre de la Champions League africaine aux dépens du Coton Sports de Garoua du Cameroun. Les « Pharaons » avaient déjà terrassé les « Lions Indomptables » en finale de la CAN en février dernier. A côté de la suprématie égyptienne, le football africain, en cette année 2008, a été aussi marqué par le retour sur la scène continentale de l'Algérie. Absente lors des deux précédentes éditions de la CAN (2006 en Egypte et 2008 au Ghana), la sélection algérienne emmenée par une nouvelle génération de joueurs, avec comme chef de file le milieu de l'Olympique de Marseille Karim Ziani, est en passe de réussir son retour parmi le gotha africain. S'il lui reste encore à confirmer son excellent parcours dans les éliminatoires de la CAN et de la coupe du Monde 2010, l'Algérie est revenue au premier plan du football africain. Par contre, la déception est venue de la chute inexorable du football sénégalais qui avait démarré la décennie 2000 sur les chapeaux de roue. Après une double qualification historique en CAN et en coupe du Monde en 2002, égalant le record du Cameroun en 1990 en devenant la seconde nation africaine atteignant les quarts en phase finale du Mondial, les « Lions de la Téranga », ont multiplié les contre-performances. Eliminés dès le premier tour de la CAN 2008 au Ghana, dans un groupe largement à sa portée, le Sénégal a atteint le fond avec sa sortie dès le second tour des éliminatoires combinées de la CAN-Mondial 2010.