M'sila croule sous le poids des ordures ménagères et des immondices n'épargnant ni quartiers ni avenues et encore moins les espaces publics, rues et ruelles, jusqu'à devenir une menace pour la santé publique d'une population qui ne sait plus à quel saint se vouer. En conséquence à cette insalubrité et au manque d'hygiène, il a été enregistré ces derniers mois au niveau de l'annexe locale de l'Institut Pasteur d'Algérie, plus de 1000 cas de leishmaniose. Cette situation semble être provoquée par le déficit flagrant de moyens humains et matériels du service en charge de la gestion des déchets solides urbains au niveau de la commune de M'sila. Les capacités de cette commune en matière d'hygiène et de salubrité et d'évacuation des déchets solides urbains se limitent à 79 éboueurs, 5 camions à benne tasseuse, 3 camions de marque Sonacome de type K66 et 22 tracteurs se trouvant dans un piteux état. D'après une étude sur la gestion des déchets urbains, réalisée à l'université de M'sila par l'institut de gestion urbaine (GTU), outre les moyens dérisoires, il y a un dysfonctionnement en matière de gestion de ces moyens de collecte des déchets au niveau des subdivisions de la ville, qui compte 8 secteurs. Cette étude cite l'exemple du secteur 1 qui produit 5 tonnes de déchets par jour et à qui il est affecté 1 camion et 1 tracteur, alors que le secteur 5, qui produit 3 fois plus de déchets avec un nombre d'habitants trois fois plus élevé, ne bénéficie, quant à lui, que de 2 tracteurs. Il est à déplorer également un déficit en matière de personnel d'entretien, alors que la wilaya, croit-on savoir, n'a pas donné son accord à la commune pour le recrutement et le renforcement de l'effectif des éboueurs et agents de nettoyage. Pour parer à cette situation, dira un éboueur, on n'hésite pas à impliquer les éléments du filet social, qui, généralement, refusent de travailler pour 3500 DA dans les pires conditions. Ce déficit en moyens a fait que les conditions de collecte et de transport ne permettent pas d'assurer une couverture totale de la ville de M'sila en matière d'enlèvement des ordures. A défaut des containers amassés deviennent de véritables dépotoirs à même les cités, et le plus souvent, pour atténuer le volume des ordures, on décide de les brûler sans se soucier des conséquences que peuvent générer les fumées sur la santé des habitants. Signalons au passage que les tracteurs dotés de bennes, aux dimensions réduites, ne pouvant assurer ni la collecte et encore moins le transport de déchets, perdent souvent la moitié de leur chargement d'ordures en cours de route. Par ailleurs, le Centre d'enfouissement technique (CET), qui a coûté plus de 10 milliards de centimes et qui est fin prêt depuis quelques années, demeure fermé pour un problème de gestion. C'est autour de cette structure non fonctionnelle que s'était déployée la décharge de Mouilha, rendue de plus en plus envahissante par le déversement, chaque jour, de plus de 100 tonnes de déchets de différentes natures, accaparant plus de 7 ha et asphyxiant toute une ville sans qu'aucune autorité n'intervienne. L'inactivité de ce CET a fait que les décharges sauvages prolifèrent au niveau de la ville. On dénombre déjà quatre, selon l'étude du GTU. Ces décharges, où des ordures brûlent à longueur d'année, consumant toutes sortes de déchets, aussi bien organiques qu'hospitaliers, engendrant une synthèse des émanations polluantes aux odeurs insoutenables. La menace sur la santé publique est accentuée par cette tendance velléitaire à maintenir le CET non opérationnel, au moment où l'environnement est plus pollué et le cadre de vie des habitants de cette ville des plus exécrables. Toutes nos tentatives de joindre le directeur de l'environnement de la wilaya sont restées vaines.