Certains quartiers croulent sous les ordures, alors que d'autres restent privés de transport public, du fait notamment de l'encombrement des artères par des marchands. Des quartiers enclavés, des avenues squattées, des routes où règne le désordre, tel est depuis quelques temps le décor qui caractérise le quotidien des citoyens de la ville de M'sila, dont l'atmosphère est devenue ainsi invivable. Les autorités locales ne répondent plus aux doléances des citoyens des différents quartiers, notamment ceux de Chebilia, Mouilha, les 608 lots et les 290 lots. Certains parmi ces quartiers croulent sous les ordures, tandis que d'autres restent exclus du réseau de transport public. Aussi, des habitants subissent le diktat d'une vingtaine de commerçants qui ont squatté l'avenue principale du quartier Chebilia et l'ont transformée en marché de fruits et légumes, avec la bénédiction de l'APC de M'sila. « Cette situation a fait que l'entreprise de transport public urbain de la wilaya (ETUM) devant assurer le transport urbain de la population des quartiers des 608 lots et 290 lots, s'en est trouvée systématiquement interdite d'accès dans ces zones », nous dira Aggoune Moussa, directeur de l'ETUM. C'est finalement un service public qui n'est pas assuré, au vu et au su de la direction des transports de la wilaya et de l'APC, qui assistent, sans broncher, au désarroi de toute une population, qui ne sait plus à quel saint se vouer pour sortir de cette situation d'enclavement. Notons au passage que cette avenue de Chebilia constitue la seule voix d'évitement du carrefour de l'université, ce qui dénote de l'ampleur de l'anarchie régnant dans cette cité. Du reste, force est de souligner que de jeunes chômeurs qui galèrent pour un espace commercial afin de sortir de la précarité n'ont droit qu'à l'indifférence des autorités locales, selon leurs dires. Ayant envahi trottoirs et arrêts de bus pour exercer une activité commerciale, ils savent pertinemment qu'ils sont en train de causer des désagréments en encombrant les rues et ruelles du centre-ville et redoutent à tout moment leur évacuation des lieux. « Nous sommes terrifiés à l'idée qu'à tout instant, une instruction tombe pour qu'on nous évacue manu militari, sans aucun préalable, comme cela a été le cas il y a un mois, avant de nous laisser activer à nouveau », nous confie Salah, jeune commerçant qui a squatté un espace devant le siège de la direction du Trésor de la wilaya. « Cette situation, a-t-il ajouté, ne nous sied guère, mais nous avons exposé notre cas au P/APC à deux reprises, la troisième fois, il a carrément refusé de nous recevoir. » De son côté, un membre influent de l'APC nous confie : « On assiste actuellement à un désengagement au sein de la mairie qui fait que les doléances des citoyens sont constamment reléguées au second plan. Ce désengagement se vérifie par le fait que les réunions de l'exécutif ne se tiennent plus depuis un bon bout de temps. » Dans le prolongement de cette confusion générale, plus de 200 bus et taxis, stationnant pêle-mêle aux abords de l'oued Ksob, qui traverse le centre ville, complètent ce décor chaotique. Aussi, des citoyens continuent à vivre un calvaire dans ces quartiers enclavés et sans éclairage public, dans l'indifférence générale des autorités locales.