La rencontre internationale, qui s'était déroulée au forum de Montpellier du 19 au 21 décembre, avait pour objet de relier les questions de la science, de l'art et du sacré autour de l'éthique. Cette première édition ouverte à la richesse des différences par les échanges interdisciplinaires et le partage interculturel et interreligieux a réuni des représentants de différentes religions, des philosophes, des psychanalystes, des médecins, des cinéastes, des écrivains et des artistes en provenance de plusieurs régions du monde. Le programme était riche en conférences, forums de discussions, projections de films, chants et expositions de toiles et de photos. Spirituel et humaniste, le congrès avait donné à réfléchir sur « la verticalité retrouvée=humanité tonifiée », présentée par Larbi Kechat, recteur de la mosquée du 19e arrondissement à Paris, « l'éthique au cinéma », par Lionel Tardif, « les médias peuvent-ils aider à construire le monde ? » « L'éthique précède la religion », « Ethique et valeurs dans les médecines d'Orient et d'Occident », « Transplantation et don d'organes… » Pour notre part, nous avions donné une conférence sur « la presse et le traitement de l'information religieuse en Algérie ». Un thème qui a suscité un grand intérêt et beaucoup d'émotion parmi l'auditoire composé de près de 400 personnes. « De nos jours, l'éthique a une connotation moins péjorative que la morale, explique Mme Didiot-Abadi, car considérée comme plus théorique, plus philosophique. Si la morale est ensemble de règles ou de lois ayant un caractère universel, irréductible, voire éternel, l'éthique s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse, dans le processus de son développement. La question de l'éthique est donc d'un abord complexe et parfois délicat, mais reste essentielle aux nombreux domaines : la politique, le développement économique et social, l'accompagnement thérapeutique, la science et l'art. Il me semble essentiel de donner un espace plus large à l'inspiration dans la création et la réalisation, fondé sur le respect de l'individu, ouvrant le collectif au message éthique. » Et de s'interroger : « L'éthique est-elle une science ? L'éthique est-elle un état d'esprit et pourquoi pas un état d'éveil ? » Encore du pain sur la planche pour l'humanité…