A 11h30, heure locale, 8h30 GMT, plusieurs avions de chasse de type F16 et des hélicoptères d'assaut de type Apache se sont livrés hier à un véritable carnage dans la bande de Ghaza, qui vit un blocus total depuis le 4 novembre dernier. C'est le début de la vaste opération militaire, dont menaçaient les responsables israéliens le mouvement Hamas, qui domine l'enclave palestinienne. Ghaza De notre correspondant Des raids concomitants ont ciblé pratiquement tous les centres sécuritaires du gouvernement du Hamas, des centres tous bâtis lorsque le Fatah était au pouvoir. Un bilan provisoire fait état de 200 morts et de 750 blessés parmi les Palestiniens. Plus de 120 morts sont des agents de sécurité, dont le général Taoufik Jaber, directeur général de la police, tombé dans le bombardement du siège central de la police, dans le centre-ville de Ghaza. On compte parmi les morts des femmes et des enfants aussi. Toutes les localités et villes de la bande de Ghaza ont été ciblées. Des témoins ont signalé que des immeubles et des maisons non militaires ont été bombardés par l'aviation israélienne. L'horaire choisi pour le début de l'agression israélienne est celle de la sortie des écoliers qui se comptaient par milliers dans les rues. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été blessés, pour ceux qui se trouvaient à proximité des bâtiments ciblés, dont le nombre a été évalué à plus de 40. Les raids se sont poursuivis durant toute la journée. Le bilan reste provisoire car des cadavres peuvent être encore sous les décombres. Les hôpitaux palestiniens ont été surpris par le grand afflux de blessés. Des appels aux citoyens de faire don de leur sang ont été lancés par les responsables de la santé. Les services des urgences se sont avérés très exigus. Dans celui de l'hôpital El Shifa, l'hôpital central de la bande de Ghaza, les blessés gisaient à même le sol, alors que les équipes médicales paraissaient dépassées. Les hôpitaux dont le manque en médicaments et en besoins médicaux est chronique à cause du blocus imposé à la bande de Ghaza depuis le mois de juin 2007, date du coup de force du Hamas, ont un besoin urgent de tous ces produits afin de garantir le minimum de soins requis en de telles circonstances aux blessés. En fin d'après-midi, l'Egypte a décidé d'ouvrir le terminal de Rafah afin de permettre l'évacuation de certains blessés palestiniens. Le ministre de la Défense israélien, Ehud Barak, a déclaré hier, quelques heures après la première vague de raids aériens de l'aviation israélienne, « il y a un temps pour le calme et il y a un temps pour le combat, et maintenant c'est le temps du combat ». Le président palestinien en visite en Arabie Saoudite a vivement dénoncé le massacre israélien entrepris dans la bande de Ghaza. Cette agression israélienne qui, d'après les Ghazaouis, est la plus meurtrière et la plus violente depuis la guerre de 1967 paraît être à son début, ce qui fait craindre que le pire survienne à tout moment.