Difficile de concilier environnement et exigences socioéconomiques dans l'activité d'exploitation des gisements miniers, en particulier les carrières d'agrégats. D'un côté, ces dernières sont implantées sur des sites naturels ou à proximité de zones d'habitations et de l'autre, la région ne peut s'en passer pour satisfaire ses besoins en ce matériau indispensable afin de concrétiser ses différents projets. On croit savoir que seule une décision politique réfléchie et rationnelle, faisant appel aux ministères concernés, est à même de prendre en charge tous les aspects dans le strict respect des intérêts des uns et des autres. La police minière ne peut à elle seule, de l'avis de spécialistes, imposer le respect de la réglementation dans ce domaine. Après une série d'avertissements et de mises en demeure aux exploitants ayant enfreint la loi, elle s'est vue dans l'obligation, selon sa responsable, de transmettre le dossier aux autorités judiciaires. Cette procédure a été surtout appliquée aux carrières opérant sur le mont de Sidi Merouane à Ténès, un site protégé qui a été malheureusement éventré affreusement sur le versant donnant sur la mer et la ville côtière du même nom. Cependant, les décisions de fermeture de certaines d'entre elles, prises par les autorités de la wilaya, sur proposition de la direction de l'Environnement, n'ont pu aboutir pour des raisons purement socioéconomiques, précise-t-on. Lesdits gisements emploieraient, dit-on, de nombreux travailleurs des localités environnantes et leur fermeture signifierait la mise au chômage pure et simple de ces derniers. Ce qui explique sans doute le peu d'empressement des autorités à mettre en exécution leur ultimatum. Celui-ci pourrait se limiter à de simples rappels à l'ordre en exigeant, par exemple, l'adaptation des équipements techniques aux exigences en matière de protection de l'environnement par la mise en place de systèmes antipollution. C'est ce que tente de faire admettre aux exploitants ladite police minière en les sommant de se conformer scrupuleusement aux dispositions du cahier des charges régissant cette activité. Si le problème ne se poserait pas pour les nouvelles stations d'extraction et de concassage, il est, par contre, très ressenti dans les anciennes et vétustes installations de production. A noter qu'il existe 32 carrières dans la wilaya, dont 15 d'agrégats, sept de sable, 5 d'argile, 3 de tuf et 2 de gypse.