Devant les effets de nuisance et de pollution générés par les carrières d'agrégats implantées sur le mont de Sidi Merouane, à Ténès, les autorités locales ont pris la décision de fermer ces dernières et de les transférer vers le gisement du sud de la wilaya. Les exploitants y ont également creusé un grand trou, défigurant ainsi ce merveilleux site naturel qui surplombe cette ville côtière. De plus, la plupart sont dépourvus de système antipollution à cause de la vétusté de leurs équipements. En dépit donc des dégâts causés à l'environnement, la mesure de fermeture tarde à être mise en pratique pour des « contraintes d'ordre technique, social et financier, liées à la délocalisation de ces unités ». En effet, ni la police des mines, ni les autorités en charge du dossier n'ont réussi, pour le moment, à faire appliquer cette décision, préférant, nous dit-on, temporiser pour les raisons évoquées. Les services en question seraient en face d'un dilemme : laisser les carrières sur le site actuel, avec toutes les conséquences qu'elles entraînent sur la santé des citoyens et l'environnement, ou les transférer à 70 km au sud de la wilaya, sans se soucier du coût social et financier de cette opération ? De plus, les responsables locaux n'auraient pas les coudées franches pour attribuer les autorisations d'exploitation au niveau du gisement du sud de la région, car celles-ci ne sont délivrées que par les services du ministère des Mmines et de l'Energie, apprend-on de source sure. L'on attend ainsi l'amendement de la loi minière pour mener à bien cette opération et ouvrir largement le secteur aux investisseurs privés, afin de combler le déficit enregistré dans ce domaine. Celui-ci serait de 30% par rapport à la demande exprimée actuellement par les différents utilisateurs de ce matériau. Selon une source de la direction des Mines et de l'Energie, cet écart pourrait s'accentuer si aucun investissement n'est consenti dans ce domaine d'ici la fin de l'année en cours. Il existe actuellement 14 carrières d'agrégats, dont le plus gros est implanté le long des monts du sud de Chlef, à la limite avec Aïn Defla. Durant le premier semestre 2006, celles-ci ont mis sur le marché 550 000 tonnes de cette matière, ce qui est jugé très en déca des besoins exprimés, compte tenu du lancement de nombreux projets socioéconomiques dans la région, dont le tronçon de l'autoroute Est-Ouest.