La direction des Douanes de Mostaganem connaît depuis quelques jours un va-et-vient incessant des commissions d'enquête dépêchées d'Alger. Beaucoup de choses ont été dites au sujet de cette inspection qui n'a toujours pas terminé son travail. L'affaire remonte à quelques semaines lorsqu'un opérateur privé avait importé un remorqueur de l'Ukraine. Jusque-là rien d'anormal si ce n'est la déclaration douanière dans laquelle il est fait état d'une facture de 1,8 milliard de dinars. Une fois toutes les formalités accomplies et l'importateur disparu, l'administration douanière a découvert que cette opération de dédouanement cachait une transaction de transfert illicite de devises vers l'étranger, puisque le prix réel du bateau en question ne dépassait pas les 100 millions de dinars. Contactée, la direction générale des Douanes a confirmé cette information, mais s'est abstenue de donner les détails, arguant que la commission n'a pas encore rendu ses conclusions. Ce qui est certain, pour l'instant, c'est que cette affaire intervient au moment où cette même inspection générale enquêtait sur le scandale de la recette de Skikda. Selon des sources douanières, un trou de plus de 40 millions de dinars a été enregistré, représentant le montant des chèques sans provision d'importateurs encaissés par cette sous-direction. En fait, et selon toujours les mêmes sources, les détenteurs de ces chèques s'entendaient avec certains responsables de la recette pour ne payer leurs droits et taxes qu'une fois leurs marchandises écoulées sur le marché. Cette affaire a provoqué un véritable séisme et, déjà, le chef de la division douanière a été relevé de ses fonctions en attendant la fin de l'enquête. Fait bizarre : la plainte déposée par un inspecteur de cette même recette au niveau de la police pour vol dans son domicile d'une somme de 11,8 millions de dinars et de 3000 euros (sic). Tous ces évènements ont été suivis cette semaine par le limogeage du directeur des ressources humaines au niveau de l'administration centrale des Douanes. Un limogeage autour duquel rien n'a filtré de la hiérarchie sur les véritables motifs ayant poussé à cette décision qui, faut-il le préciser, a été précédée de plusieurs autres ayant touché de hauts cadres de cette institution. Elle intervient aussi au moment où la Gendarmerie nationale a ouvert une enquête sur l'importation par Abdelmoumen Khalifa d'une unité de dessalement d'eau de mer, actuellement abandonnée au port de Zemmouri, et qui pose un sérieux problème de pollution pour les riverains. Les premiers éléments de l'enquête ont déjà montré l'inexistence de tout document lié à l'opération de dédouanement de cette station de dessalement. Or la loi rend obligatoire les déclarations pour toute marchandise même s'il s'agit d'un don.