La compétence des techniciens nationaux en matière de maîtrise des procédés d'élevage n'est plus à démontrer. Si les moyens sont disponibles, le financement des projets ne suit pas. Dans le cadre d'un large programme de campagne pour la relance des activités aquacoles, initié par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, la Chambre de pêche de la wilaya de Skikda a organisé une journée d'étude et d'information, samedi, à l'institut technologique de la pêche et de l'aquaculture de Collo (ITPA). Cette journée se donne pour objectif principal l'encouragement des investisseurs à s'orienter vers cette activité qui reste, somme toute, insignifiante par rapport aux potentialités aquacoles du pays dans une conjoncture mondiale où la sécurité alimentaire devient un véritable chalenge, notamment pour les pays du Tiers-monde. Trois communications traitant du sujet ont été effectuées par des cadres du secteur de la pêche. La première a été assurée par Rachid Kouicem, qui a bénéficié d'une longue formation en France ; il a présenté une étude de faisabilité d'une ferme aquacole de production du loup de mer et de la daurade, en insistant sur les étapes relatives à l'étude du marché, celle du site, l'organisation de la production, la gestion du personnel et l'impact sur l'environnement. La deuxième, présentée par Lilia Laouira, enseignante de l'ITPA, a traité de l'aquaculture dans sa globalité et des différents projets en exploitation et en cours de réalisation en Algérie. Elle a fait part des différentes espèces qui peuvent être élevées en eau douce et en mer, citant neuf expériences algériennes réussies, dont six concernant l'élevage en eau douce. La dernière communication a été exposée par Fawzi Rouag, également enseignant à l'ITPA, qui a donné une rétrospective sur la conchyliculture dans notre pays. Il citera les expériences algériennes sur l'élevage des moules et des huîtres, faisant remarquer que ces produits ostréicoles ont, aujourd'hui, presque disparu des habitudes culinaires des Algériens, alors que dans un temps récent, les poissonneries en regorgeaient. Cette journée a également été agrémentée par des projections vidéo sur l'expérience française dans l'élevage du loup de mer et de la daurade, ainsi que la culture des moules et des huîtres. La rencontre a été clôturée par un débat ayant concerné les différents intervenants dans le secteur de la pêche et les investisseurs potentiels, qui se sont montrés intéressés par le secteur de l'aquaculture. D'autant que les techniques d'élevage des différentes espèces sont maîtrisées par une compétence avérée des techniciens algériens issus des écoles et instituts de pêche, comme celui de Collo. Les moyens techniques sont également disponibles pour convaincre les investisseurs potentiels de se lancer dans l'aquaculture. Cependant, l'état est sollicité pour la multiplication des fermes pilotes, à l'instar du projet en réalisation, lancé dans la commune de La Marsa, avec l'assistance technique de la Corée du Sud, relatif à l'élevage de la crevette. Cette ferme aquacole pilote, unique au niveau national, prévoit la production de 20 à 30 t de crevettes par an.