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« N'abdiquons pas, nous pouvons faire beaucoup pour la Palestine ! »
Proche-Orient
Publié dans El Watan le 09 - 01 - 2005

La mort du moudjahid Yasser Arafat est une perte pour la cause palestinienne à laquelle le frère Abou Ammar a consacré sa vie. Cette perte sera encore plus grande si son départ du théâtre du combat n'est pas l'occasion d'un renouvellement de l'engagement et d'une clarification de la vision pour poursuivre la marche de la libération du peuple palestinien de l'occupation sioniste et pour une vie digne dans un Etat pleinement souverain.
Les moudjahidine algériens avaient la conviction qu'ils devaient, en parallèle à leur combat pour l'indépendance et la liberté de l'Algérie, contribuer à la lutte du peuple palestinien pour l'indépendance et la liberté. Ceux qui sont encore vivants parmi cette génération demeurent attachés à cette conviction et à cet engagement. Mais comment accomplir ce devoir loin du théâtre, dans un contexte de faiblesse des moyens, d'acharnement des ennemis, de démission des amis, de faiblesse de la nation arabe et d'acceptation des gouvernants de cet état de choses ? Sans doute le mieux que pourraient apporter les moudjahidine algériens aujourd'hui à leurs frères palestiniens serait de participer au débat en cours pour tirer les enseignements du passé et clarifier la vision dans un combat qui sera encore long et difficile. Donner un avis juste prime aujourd'hui sur le courage des braves. Et il y a dans les expériences des révolutions palestiniennes et algériennes des leçons qui sont à même de nous en indiquer la voie. Depuis l'indépendance, l'Algérie a apporté à la cause palestinienne ce qu'elle a pu de soutien matériel et moral. Elle s'est cependant grandement abstenue d'émettre un avis sur la manière de diriger le combat contre la colonisation sioniste ou de faire, en ces temps d'initiatives, des propositions particulières pour trouver une solution juste à ce conflit. Cette attitude a été dictée par le souci de préserver l'indépendance de la décision palestinienne et pour favoriser la solidarité arabe - même dans son niveau minimaliste - plutôt que de développer une opinion unilatérale. Elle s'est également abstenue de critiquer certaines positions à l'égard de la cause palestinienne de crainte d'être accusée de vouloir « être plus royaliste que le roi ». Pourtant est-il possible de continuer dans cette démarche alors que la marge entre solidarité et complicité se rétrécit chaque jour dans les positions arabes officielles ? L'évaluation objective de la lutte du peuple palestinien depuis qu'il a adopté un processus de solution, soit depuis la conférence de Madrid à ce jour, montre l'existence d'un grand déséquilibre du rapport de force en faveur de l'autorité occupante.
Les éléments de ce déséquilibre sont :
1- Une grande supériorité militaire renforcée par une complicité américaine qui a abouti à une neutralisation totale de l'environnement arabe de la Palestine et a induit chez les responsables arabes une vision négative à l'égard de toute résistance armée. 2- La renonciation des gouvernements arabes à toute action politique sérieuse permettant de changer positivement le rapport de force sous l'argument que l'action politique ne saurait sauter sur le rapport de force ! 3- L'action politique propre a été remplacée par une confiance absolue mise dans les Etats-Unis pour trouver une solution juste et par un éloignement de l'Organisation des Nations unies qui est la source des décisions fondamentales relatives à la question palestinienne. 4- L'adoption d'une stratégie de négociation fondée sur la mentalité du « sauver ce qui peut l'être » qui ne s'élève même pas - malgré les proclamations publiques - au niveau du règlement juste sur la base de la légalité internationale. 5- Une confusion stérile entre ce qui est dicté par le caractère national arabe de la bataille et ce qui relève de la responsabilité exclusive du peuple palestinien.
Quels sont les résultats de ce processus qui dure depuis plus de dix ans ?
Ils sont négatifs au sens large :
La paix qui était l'objectif proclamé suprême de ce processus ne s'est pas réalisée. Même la coexistence pacifique entre les Arabes et les juifs est devenue aujourd'hui plus difficile et plus complexe.
L'évolution politique de la société israélienne s'est orientée, contrairement à ce qui était espéré, vers la droite et l'extrémisme. Le parti travailliste, le plus important représentant de la gauche, a montré qu'il ne différait pas du parti socialiste français durant la révolution algérienne.
Le cercle des soutiens à la cause palestinienne dans le monde s'est rétréci et a perdu de son efficacité en raison de la position arabe. Il est en effet difficile d'escompter de la part des amis des initiatives ou des positions politiques qui dépassent le plafond de l'attitude arabe officielle qui a baissé de manière constante dans la course à une reconnaissance (externe) de sagesse et de modération.
Le gouvernement israélien a entrepris en définitive et sans la moindre hésitation à effacer les traces matérielles et morales du processus de solution pacifique selon un plan étudié. Cette action n'a pas suscité de réactions sérieuses de la part des grands pays qui ont parrainé ce processus.
Le traitement subi par le président Arafat durant plus de trois ans outre sa sauvagerie d'un point de vue moral et humain est, d'un point de vue politique, une mise à mort du processus de solution pacifique. Surtout que le président de l'Autorité palestinienne avait été élu dans le cadre d'une stratégie de solution pour représenter le peuple pour les négociations entrant dans ce processus.
Le gouvernement des Etats-Unis, à qui a été remise la clef de la cause palestinienne, ne s'est pas contenté d'une position de spectateur de la mise à mort du processus de solution agonisant. Son président s'est arrogé le pouvoir de distribuer les constantes palestiniennes pour plaire à Sharon, émettant ainsi des signaux et des repères négatifs qui hypothèquent toute marche vers une éventuelle solution. Son triple « non » n'est que le début d'un processus contrariant sur le chemin de la solution.
Israël a aujourd'hui les mains libres pour soumettre le peuple palestinien à sa volonté par la force en utilisant tous les moyens militaires contre les villes, les villages et les camps de réfugiés, les « terroristes » et les suspects de « terrorisme » palestiniens. Il ne serait pas réaliste d'escompter aujourd'hui une réaction tranchante de la communauté internationale contre ces crimes.
Face à cette situation difficile et complexe, que faire ?
Nous avons abreuvé le peuple palestinien de mots creux, nous avons abreuvé nos ennemis d'insultes pendant qu'ils s'arrogeaient la réalité des choses sur le terrain ; nous avons imaginé que mettre la question palestinienne entre les mains des grands de ce monde nous dispenserait d'agir et ils ont fait, en notre nom, ce que nous ne voulons pas faire. Le résultat est aujourd'hui sous nos yeux. Le temps est-il venu de revenir à l'action sur la base de l'adage arabe simple qui dit : « Rien ne peut te gratter mieux que ton doigt, il te revient de t'occuper, par toi-même, de tout ce qui te concerne » ? La cause palestinienne se trouve devant deux voies : refaire le même chemin et accepter les mêmes stratégies minées sous des slogans ou des dénominations nouvelles ou bien adopter une stratégie fondée sans concession sur les aspirations du peuple palestinien et la légalité internationale. Voici à titre indicatif les possibilités d'actions sérieuses que dicte la situation. Sans le moindre doute, cela ne représente pas une voie facile ; mais il est évident qu'il n'y a plus aujourd'hui de voie facile après que l'expérience a démontré que le « réalisme » superficiel - qui a servi d'argument à la démarche des dix dernières années - n'est pas moins stérile que l'engagement affectif qu'elle prétend dépasser.
Mesures à prendre par les États arabes
Les gouvernements arabes doivent aujourd'hui, dans les limites de leur souveraineté nationale et en se fondant sur la légalité internationale et dans le but de contribuer à la mise en place des bases d'une solution vraie et juste, prendre les mesures suivantes :
Les Etats devront proclamer lors du prochain sommet arabe qu'ils considèrent que l'Etat palestinien existe dans les territoires palestiniens occupés en 1967 et que Jérusalem-Est est sa capitale.
Les Etats arabes devront adresser solidairement un appel à l'ensemble des Etats pour la reconnaissance de l'Etat palestinien. La mission de convaincre les pays amis de prendre cette mesure entrera dans leur agenda diplomatique permanent.
Les Etats arabes proposeront, dès la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU, la candidature de l'Etat de Palestine en tant que membre de l'ONU. Ils continueront à faire cette proposition à chaque session jusqu'à ce que l'Etat palestinien occupe son siège à l'ONU. Les Etats arabes accompliront la même démarche pour proposer la candidature de l'Etat palestinien comme membre des organisations relevant de l'ONU.
Les Etats arabes doivent de consacrer un budget annuel, régulier et permanent, pour aider le gouvernement palestinien à assumer ses tâches nationales et ses activités extérieures. Les responsables palestiniens doivent de leur côté : 1- Proclamer une adhésion totale à la charte des Nations unies et s'engager à en respecter les principes. 2- Faire une demande au gouvernement suisse en vue d'adhérer aux conventions de Genève relatives aux lois de la guerre et du protocole relatif aux conflits non conventionnels. 3- Un engagement du gouvernement palestinien à respecter ces conventions et l'exigence à ce que tous les protagonistes du conflit arabo-islamique prennent l'engagement d'en faire de même. 4- Mettre en place les bases et les institutions pour une administration démocratique efficace pour le peuple palestinien et l'Etat palestinien. 5- Organiser et adapter la résistance à l'occupation aux exigences de l'intérêt national et des étapes du combat libérateur. 6- Représenter le peuple palestinien dans toute négociation sérieuse pour trouver une solution juste à la question palestinienne. 7- Annoncer sa disponibilité à engager des négociations directes avec l'autorité occupante en vue de résoudre les questions suivantes :
Tracer les frontières de l'Etat palestinien en conformité avec la légalité internationale.
Etablir un agenda pour le retour des réfugiés palestiniens.
Etablir un agenda pour le retrait des forces d'occupation des territoires de l'Etat palestinien
Etablir un agenda pour le démantèlement du système des colonies et fixer les conditions d'établissement et de séjour dans les territoires de l'Etat palestinien pour les civils juifs qui le désirent.
Etablir les accords et les conditions fixant les bases de la sécurité et de la coexistence pacifique dans la région.
Le gouvernement soumet l'accord final issu des négociations à l'approbation du peuple palestinien par voie de référendum. Ces idées ne constituent pas une initiative toute prête, mais des éléments destinés à enrichir un débat qui se déroule actuellement sur la question palestinienne. Je ne souhaite pas que notre génération - alors qu'elle est sur le point de partir - en soit absente. Elles sont, dans leur forme actuelle, susceptibles d'être développées et amendées et peuvent être valorisées au maximum au service de la cause palestinienne. C'est également la formule qui m'a paru la plus utile pour rendre hommage à notre frère Abou Ammar Yasser Arafat et lui confirmer que la génération des moudjahidine est toujours fidèle au serment.
Notes
1) Ce texte a été prononcé de manière succincte, le 25 décembre 2004, à l'occasion de la cérémonie marquant le 40e anniversaire de la révolution palestinienne et le 40e jour du décès du président Yasser Arafat organisée au siège du journal El Moudjahid par l'ambassade de l'Etat de Palestine à Alger. Le texte intégral a été remis aux organisateurs.


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