L'entreprise manufacturière de fabrication de chaussures Mac Soum d'Akbou est sur la liste des filiales du groupe Leather Industry (industries manufacturières) qui risquent la fermeture. Bien qu'aucun document ne soit venu ordonner cela, la menace angoisse au plus haut degré les quelque 700 travailleurs de l'entreprise. « Nous tenons l'information de sources officielles », nous apprennent des représentants de ces derniers qui reviennent d'une entrevue avec des responsables au niveau de l'administration de tutelle. Le groupe était à Alger, en réaction à la décision de « relever » leur PDG. La fermeture de l'entreprise ne devrait, en principe, répondre qu'aux résultats de l'audit opérationnel et stratégique que devait effectuer un cabinet d'experts, sur recommandation de la Société de gestion par actions (SGP). Un audit des comptes que revendique fortement et « en urgence » le comité de participation (CP) de Mac Soum. « Qu'on vienne vérifier le véritable état de santé de Mac Soum », insistent des membres du CP. Préconisé en juillet dernier pour deux autres filiales du même groupe, à savoir Districh et MacStyle, l'audit pouvait aussi se prononcer sur le maintien ou la reconversion des trois entreprises, considérées comme « filiales structurées et non viables ». 3 autres entreprises du même secteur (Mabel, MacTebes et Emac Sig) ont déjà été proposées à la fermeture, avec un effectif de plus de 200 travailleurs, parce que « non viables au plan économique ». Alors que 6 autres filiales, sur les 20 que compte le groupe, figurent parmi les entreprises « déstructurées, mais redressables ». Dans son plan d'activité global, pour la période 2004-2007, la SGP Industries manufacturières avait recommandé « un traitement spécifique » pour Mac Soum, considérée comme insolvable, non rentable et en cessation de paiement. Une situation de faillite que récusent les représentants des travailleurs. Leurs arguments : la reprise d'activité à la faveur d'un plan de redressement déclenché pour la période 2004-2007, avec un chiffre d'affaires de près de 400 millions de dinars pour plus de 500 000 paires de chaussures vendues au titre de l'exercice 2004. « Contrairement à l'idée que fait le groupe Leather (insolvabilité), la banque a accompagné l'entreprise pour réaliser son redressement en lui octroyant des crédits (...) », écrit le CP au ministre délégué chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement. L'entreprise a acquis sur emprunt bancaire un investissement Good Year qui lui permet la fabrication de chaussures pour corps constitués. Trois mois après la mise en place de ce nouvel investissement, une entreprise allemande a manifesté son « besoin urgent pour 50 000 paires ». Mac Soum se targue aussi d'être la première entreprise à l'échelle africaine à s'être lancée, en collaboration avec l'Office national de l'appareillage et accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH), dans la fabrication de chaussures pour diabétiques. Le ministère de la Solidarité nationale en avait passé, pour rappel, commande dernièrement. A Mac Soum, les travailleurs sont sur le pied de guerre et estiment que si leur entreprise est contrainte à mettre la clé sous le paillasson, cela sera en contradiction avec le discours officiel qui a écarté l'éventualité de fermer des entreprises publiques.