Une vague de froid, accompagnée de chutes de pluie, de grêle et de neige, s'est abattue sur la capitale des Aurès depuis près de deux semaines. Voilà l'hiver de retour, après le spectre de la sécheresse qui avait plané jusque-là sur le pays. L'hiver est certainement la saison la plus difficile à vivre pour les gens des zones montagneuses, notamment la commune de Bouzina, en passant par Ras Djebel et Theniet El Hamadi. Quand il neige, les habitants de cette commune sont isolés du monde, comme cette fois-ci, depuis une semaine, durant laquelle la neige a forcé les malades à rester chez eux et les écoles à arrêter les cours à cause de la fermeture de plusieurs axes routiers, et cette vaste zone est restée plus d'une semaine sans eau et sans électricité. La pénurie de gaz a obligé plusieurs familles à recourir au bois et au charbon, comme au bon vieux temps, pour se réchauffer et cuisiner. Les habitants vivent un véritable cauchemar. Même ceux de la commune de Fesdis, au quartier Chahid Nasri Ismaïl, dépourvu de gaz de ville, sont, à la moindre baisse de la température, terrifiés et la file est interminable devant les stations d'essence et les locaux des revendeurs, en vue d'« arracher » une bouteille de gaz, un véritable calvaire pour la population, Néanmoins, le directeur des mines et de l'énergie (DME) a déclaré à la radio régionale de Batna que toutes les zones, près de 60%, ont été raccordées au réseau national du gaz naturel, durant le plan 2004/2009, soit près de 12 000 abonnés. Cependant, bien des quartiers populaires n'en bénéficient toujours pas. Dans un autre registre, il faut noter que les SDF à Batna souffrent face aux rigueurs de l'hiver. Ces personnes démunies, bien nombreuses, restent exposées au froid, de jour comme de nuit. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que l'on fasse état du décès d'un de ces pauvres malheureux.