Le groupe Sonatrach confortera encore davantage sa vocation gazière durant les cinq prochaines années avec à la clé la mise en service de deux nouveaux gazoducs (vers l'Espagne et l'Italie) et la réalisation de deux autres complexes GNL à Skikda et Arzew, selon une source proche de l'entreprise. Exportés dans, à peu près, les mêmes proportions, le gaz naturel transporté par gazoduc et le GNL livré par méthanier verront leurs quantités augmenter sensiblement pour atteindre 80 milliards de mètres cubes à l'horizon très proche de 2012. Tout en augmentant les quantités de gaz naturel livrées à l'Europe à travers les 4 gazoducs qui fonctionneront tous à cet horizon, Sonatrach mettra l'accent sur l'industrie du GNL dont elle est, il ne faut pas l'oublier, un des principaux pionniers, les premiers complexes ayant été réalisés, il est bon de le rappeler, à la fin des années 1960. Les deux nouveaux complexes en cours de réalisation à Skikda (environ 3 milliards de dollars) et à Arzew (près de 4 milliards de dollars) augmenteront la production actuelle d'au moins 30%. L'acquisition par Sonatrach de très gros méthaniers étendra le rayon des livraisons du GNL algérien vers de nouveaux marchés asiatiques et américains fortement demandeurs. Ayant pris un retard considérable en matière de raffinage, le groupe Sonatrach a par ailleurs décidé d'investir une dizaine de milliards de dollars dans la rénovation, l'augmentation des capacités de production des raffineries existantes et la mise en chantier de la raffinerie géante de Tiaret. Au terme de ces programmes, le groupe Sonatrach pourrait disposer d'une capacité de raffinage d'environ 45 millions de tonnes (au lieu des 21 millions actuels) ce qui lui permettra non seulement de satisfaire la demande locale, mais également d'exporter au moins 20 millions de tonnes de carburants. A noter enfin que le groupe Sonatrach investira d'importants capitaux pour développer, seul ou en partenariat avec de grandes firmes multinationales, l'industrie pétrochimique. Outre les deux projets (ammoniac et urée) déjà en chantier, une dizaine d'autres complexes verront le jour à un horizon un peu plus lointain. En donnant davantage d'intérêt au développement de l'aval pétrolier et gazier, Sonatrach conforte sa base industrielle sur le modèle des grands groupes pétroliers qui maîtrisent aussi bien l'amont (recherche, exploration, production) que les diverses activités de l'aval (raffinage, pétrochimie).