L'opération de démolition ayant ciblé une partie de la cité du stade, entreprise par l'APC d'Akbou le 13 décembre dernier dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, n'a pas manqué de faire des mécontents parmi les habitants qui ne veulent pas entendre parler de recasement. Ces derniers ont tenu à réagir pour signifier leur refus d'abandonner les maisons qu'ils revendiquent comme propriétés privées. « Nous n'avons pas l'intention de partir car nous sommes des locataires réguliers, voire des propriétaires pour certains d'entre-nous », affirme Hocine Bouatba, président de l'association des résidants de la cité du stade, « Tidukla ». « Nous avons entrepris des démarches administratives depuis 2000 pour régulariser notre situation immobilière. Le chef du gouvernement nous a orientés vers les services de la wilaya de Béjaïa que nous avons saisis à maintes reprises dans ce sens. La dernière demande d'audience adressée au wali date du 08.11.2008 », ajoutera-t-il. Pour étayer les doléances des habitants, notre interlocuteur s'en tient aux textes législatifs. L'article 3 du décret exécutif N° 03-269 du 07.08.2003 fixant les conditions et modalités de cession des biens immobiliers appartenant à l'Etat et aux offices de promotion et de gestion immobilières stipule, en effet, que « les occupants réguliers des biens immobiliers à usage d'habitation peuvent acquérir leur logement au comptant ou à tempérament ». Ils bénéficient même, selon le même texte, de la défalcation du montant des loyers payés depuis la date d'occupation du bien en question. Les habitants ont pris possession de ces logements ayant appartenus à l'Office public départemental des HLM de Constantine et au Fonds action sociale Casorec d'Akbou en semi-finis le 22 juillet 1966, avons-nous appris. Le contrat de location avec promesse d'attribution qui les lie à la Casorec à partir du 1er septembre 1973 indique dans son article 3 que « moyennant le paiement du loyer et des charges, l'attributaire bénéficie, à partir de l'entrée dans les lieux, du droit de jouissance du logement ». Au terme de la période de 25 ans et après s'être intégralement acquitté des obligations lui incombant, l'attributaire deviendra propriétaire du logement désigné, peut-on encore lire dans ce même contrat de location. L'un de ceux qui se considèrent propriétaires de leur logement exhibe un document dans lequel la Cnasat, agence de Béjaïa, atteste qu'il « s'est acquitté du coût global du logement ». Les responsables locaux estiment, pour leur part, ce dossier épineux. « Nous avons reçus les représentants des habitants de la cité du stade, nous avons discuté mais nous n'avons pas encore tranché. Nous espérons trouver une solution qui arrangera tout le monde », affirme M. Benanoune, adjoint du président de l'APC. Des fiches de vœux ont été proposées aux habitants pour choisir entre un logement social et un logement collectif mais cette offre ne semble pas leur convenir. « Cette proposition arrange les nouveaux arrivés dans la cité mais elle ne me concerne nullement », affirme Farid Koula, président du comité de quartier et professeur de sport ayant beaucoup investi, sur les lieux, dans une salle de musculation et une pizzeria familiale. « Ceci est le fruit du travail de toute une vie. Je n'ai aucune intention de l'abandonner surtout qu'en tant que fils de Moudjahid, je n'ai à aucun moment bénéficié d'une quelconque aide de l'Etat », ajoutera notre interlocuteur.